La quasi-totalité des membres du Bureau National de l’Union des Jeunes du RPM ont rendu leur démission, jeudi 19 janvier dernier, de toutes les instances du parti. C’était à la faveur d’un point de presse animé par Zeinaba Oumar Maïga, première vice-présidente dudit bureau. Encore Dr. Bokary Tréta pointé du doigt pour le non-respect des textes du parti.
Pour Zeinaba, dès lors que le bureau national a été déclaré caduc par la Cour d’appel de Bamako, ce dernier, sauf en cas de violation des textes, ne peut et ne doit prendre des décisions au nom du parti. Pire, selon elle, toujours dans des coups bas, animé par un esprit divisionniste, il saute deux vice-présidents et nomme le troisième comme président par intérim de l’UJ/RMP. Des efforts de ramener la cohésion au sein du parti ont été consentis, mais en vain.
N’est-ce pas là la confirmation du clanisme et de la dictature qu’il entretient au sommet du RPM, pour un ‘’président’’ qui est censé rassembler ? Le RPM va-t-il s’en sortir après le décès du père fondateur, feu IBK ? Telles sont, entre autres, les inquiétudes qui ont amené plusieurs membres du parti à rendre leur démission. Après la démission de Moussa Timbiné du RPM et celle de l’ensemble des membres des bureaux des sections, des sous-sections et des comités du parti, de l’Union des femmes RPM (Ufrpm) et de l’Union des jeunes du RPM (Ujrpm) de la commune V du district de Bamako. Notamment les militants de Bacodjicoroni, de Badalabougou, de Daoudabougou, de Sabalibougou Nord et Sud, de Torokorobougou, de Kalabancoura 1 et 2, de Garantiguibougou et du Quartier Mali, ce fut le tour successivement de Mopti, de la France au profit du Mouvement Convergence 2023. Les raisons évoquées par ces membres sont toujours les mêmes ‘’ le clanisme au sommet du parti, le non-respect des textes par certains responsables du RPM, notamment Dr. Bokary Tréta’’. Selon une source bien introduite, plusieurs sections se préparent à quitter le navire RPM qui est en train de couler à cause des égos surdimensionnés.
« Ce parti pour lequel nous avons tant donné, ce parti qui avait pour socle le respect des textes et des personnes est devenu à ce jour une utopie mettant sur scène un président de parti ayant comme seul crédo le clanisme en lieu et place du Rassemblement Pour le Mali », a regretté Zeinaba Oumar Maïga, désormais ex-membre du RPM.
En effet, cette vague de démission au sein de l’UJ/RPM fait suite à la nomination d’Idrissa Baba Maïga, troisième vice-président du bureau de la Jeunesse du Rassemblement Pour le Mali (UJ/RPM), comme président par intérim, par Dr. Bokary Tréta, après la démission de Moussa Timbiné à la tête dudit bureau. Ils sont plus d’une trentaine à avoir quitté le navire pour rejoindre le mouvement Convergence 2023. Est-ce pour dire que celui qui pourrait rassembler comme le père fondateur le sait bien faire est Timbiné ? En tout cas, la gestion de Dr. Tréta contraint plusieurs membres fondateurs du parti à prendre leur distance.
Pour rappel, après les sections de la commune V du district de Bamako, c’est la section de Mopti et les sections RPM de la France qui ont démissionné pour rejoindre le « Mouvement Convergence 2023 ». Sans oublier la démission d’Ousmane Ag Rhissa, ancien ministre, ancien ambassadeur, membre fondateur du parti, membre de la section RPM de Gao.
« Nous refusons de cautionner la gestion du parti par un clan déliquescence en perte de vitesse. Un parti devenu la chasse gardée d’un président dictateur qui l’utilise à des fins personnelles et inavouées. Nous réclamons l’héritage politique du président fondateur et à compter de ce jour nous prenons devant l’histoire la décision de démissionner de toutes les instances du parti. Nous déclarons la démission du bureau de la section RPM de Mopti et de tous ses organes. Nous répondons favorablement à l’appel lancé par Moussa Timbiné pour rejoindre le Mouvement convergence 2023 », a fait savoir l’ancienne députée Belco Samasseko, secrétaire générale de la section RPM de Mopti lors d’un point de presse qu’elle a animé le 15 janvier dernier. Ainsi, elle vient de démissionner avec toute la Section de Mopti, après 20 ans de militantisme au sein du parti. Après ce fut le tour de plusieurs membres au sein des sections RPM de France.
« OUI nous clamons haut et fort, avec fierté l’héritage politique du Président Fondateur Feu Ibrahim Boubacar Keïta et à compter de ce jour, nous prenons devant l’histoire, la décision de démissionner de toutes les instances du RPM. Nous déclarons la démission de 50 membres des Sections Parti, UF et UJ RPM France et celle de 250 membres des Bureaux des Comités UJ RPM de Paris 13ème Arrondissement, de Paris 17ème Arrondissement, de Nanterre, d’Epinay Sur-seine, de Porte de Paris, de Paris 19, de Villetaneuse, d’Aubervilliers, de Colombes, de Saint-Denis, de Champigny et de Perpignan. Enfin, nous répondons favorablement à l’appel lancé par l’honorable Moussa Timbiné pour rejoindre le Mouvement Convergence 2023 », a déclaré Karim Agaly Cissé, au nom des démissionnaires.
Outre la France, c’est la quasi-totalité du Bureau de l’UJ/RPM qui vient de rendre le tablier le jeudi 19 janvier dernier. Pour les mêmes motifs, gestion clanique et la promotion de la violation quotidienne des textes du parti.
« Suite à la démission du président du bureau National de l’Union des Jeunes l’honorable Moussa Timbiné, nous avons été surpris de voir circuler sur les réseaux sociaux, en violation des textes du parti, une décision de nomination du troisième vice-président du BN en vue d’assurer l’intérim, en éliminant de facto la première vice-présidente et le deuxième vice-président qui n’ont jusqu’à ce jour encore rendu leur démission. Comme si cela ne suffisait pas, il a aussi signé la lettre circulaire en qualité de président du parti, nommant Amadou Ouattara comme secrétaire général de la section 5 RPM en faisant fi de l’arrêt de la cour d’appel qui stipule que le BPN/RPM est caduque depuis le 23 octobre 2019. Ce qui signifie qu’il n’y a ni BPN à fortiori un président du parti. Ces violations répétitives des textes fondateurs du RPM par celui qui se veut le premier responsable du parti, témoigne à suffisance que nous autres, n’avons plus de raison valable de continuer notre combat pour démocratie au sein de ce parti. Par ma voix, je vous annonce la démission de plus d’une trentaine de membres du l’UJ/RPM, de tous les organes et structures du parti à compter de ce jeudi 19 janvier 2023. Ainsi, nous répondons favorablement à l’appel lancé par l’honorable président Timbiné pour rejoindre le ‘’Mouvement Convergence 2023’ », a déclaré Zeinaba Oumar Maïga au nom des signataires de la déclaration.
Créé le 5 janvier 2023 par Moussa Timbiné, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, ex- président des jeunes du RPM, le « Mouvement Convergence 2023 », un regroupement qui se veut conservateur de l’héritage politique du Feu Ibrahim Boubacar Keïta, force déjà l’admiration et continu de faire des saignées au sein du parti du tisserand.
« En ce début de semaine permettez-moi de remercier très sincèrement tous les membres des Bureaux RPM des Sections, Sous-sections, comités et élus municipaux de la Commune 5 du District de Bamako, de Mopti, du Bureau National des Jeunes BN – UJ RPM et de la France qui ont bien voulu répondre à notre appel du 05 Janvier 2023 en rendant leurs démissions de tous les organes et structures du parti pour ainsi rejoindre le mouvement “convergence 2023 “. Au nom de tous les camarades, amis et sympathisants du Mouvement Convergence 2023, nous vous souhaitons la bienvenue », a souhaité Moussa Timbiné sur sa page facebook.
A noter qu’il y a de cela 22 ans, la plupart de ces démissionnaires ont décidé de rejoindre feu Ibrahim Boubacar Keïta pour créer le mouvement « Alternative 2000 », puis le parti RPM, le 30 juin 2001 avec l’esprit de faire la politique autrement dans un élan de solidarité, de fraternité, d’équité, de justice et de respect. Aujourd’hui orphelins de ces valeurs et principes prônées grâce au leadership du défunt IBK, ils décident de quitter le navire. Le RPM de Dr. Tréta résistera-t-il à ces vagues qui l’agitent fortement ?
Affaire à suivre donc !
Moussa Sékou Diaby