Pour la deuxième journée des travaux de la session d’assises qui se tiennent à la Cour d’appel de Bamako, les jurés avaient sous la main une affaire de complicité de viol. Mama Timbo, revendeur de charbon de bois s’était rendu coupable de complicité de viol pendant qu’il évoluait au marché de Ouolofobougou dans la vente du charbon. Reconnu non coupable, il a été acquitté.
Les actes posés par la personne de Mama Timbo sont prévus et punis par les articles 24 et 226 du code pénal pouvant donner lieu à des peines criminelles. Tout au long des débats, l’accusé à la barre n’a fait que nier les faits à lui reproché et a demandé la clémence de la Cour face à la situation. Au terme des débats, la Cour, dans sa sagacité, a déclaré l’accusé non coupable des faits et l’a acquitté. Mama Timbo est ressorti libre de la Cour.
De quoi s’agit-il ? De l’arrêt de renvoi, nous apprenons que les faits ont eu lieu dans l’après-midi du 8 juin 2020. Ce jour-là, la demoiselle Awa Traoré, accompagnée par une amie, s’est rendue dans une boutique au marché de Ouolofobougou pour acheter du jus d’orange à la demande de sa maman. Sur le chemin du retour, le nommé Almamy Timbo, inconnu d’elles, les a approchées et subitement, il a arraché le sachet de jus d’orange que tenait la demoiselle Traoré pour se diriger vers un magasin situé derrière ledit marché.
Elles l’ont poursuivi jusqu’en ce lieu qui leur sert de chambre à coucher avec Mama Timbo. Une fois arrivées devant ledit magasin, le nommé Almamy Timbo a entrainé de force à l’intérieur du magasin la demoiselle Awa et Mama présent en ce lieu, a chassé l’amie qui l’accompagnait avant de refermer à clé la porte.
Almamy Timbo a donné une gifle à la demoiselle Awa, l’obligea à se déshabiller avant de lui faire subir ses assauts sexuels jusqu’à assouvir sa libido, pendant qu’au même moment, Mama Timbo qui suivait la scène sans intervenir, a augmenté le volume de leur poste radio afin qu’on ne puisse entendre de l’extérieur ses cris à l’appel au secours.
Lorsqu’ils la libèrent après forfait, la demoiselle Awa Traoré, sous le choc, meurtrie et désemparée n’a pas eu d’autre choix que de s’éclipser au regard de tous, avant qu’elle ne soit retrouvée par ses parents le lendemain des faits. Sur indication de l’amie qui accompagnait la demoiselle Traoré, Mama Timbo a été appréhendé et conduit au commissariat de police du 2e arrondissement de Bamako qui a ouvert immédiatement une enquête à la suite de laquelle il a été poursuivi, puis inculpé devant le magistrat instructeur pour complicité de viol.
Lors de la procédure, Almamy Timbo, poursuivi de viol n’ayant pas été retrouvé, un non-lieu a été suivi contre sa personne en application de l’article 211 alinéa 1 du code de procédure pénale. Quant à Mama Timbo, il s’est retrouvé devant les juges pour répondre des faits de complicité. À l’enquête préliminaire aussi bien qu’à l’information, l’inculpé a nié les faits reprochés à sa personne. Il en a été de même à la barre. Il a expliqué être ressortissant du même village que l’auteur des faits qui se trouve être également son colocataire.
Après les échanges, Mama Timbo a été acquitté des faits de complicité de viol par la Cour et a regagné son domicile.
Marie Dembélé