L’ex-rébellion touareg du Nord du Mali a déclaré le jeudi 6 avril dernier qu’il n’y avait « aucun moyen de construire un avenir commun » avec Bamako.
« La solution de la séparation Mali-Azawad (nom donné au Nord du Mali par les ex-rebelles) en deux Etats totalement distincts s’impose, et nous travaillerons à sa concrétisation, quoi que cela va coûter », a affirmé Atéyoub Ag Batey, l’un des leaders du groupe indépendantiste du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).
Il a déploré « l’absence totale d’issue pour la mise en œuvre de l’accord » et dénoncé « le mépris et les coups bas » de l’État malien dirigé depuis 2020 par des militaires.
Batey a aussi accusé la médiation internationale, qui s’emploie depuis des semaines à rapprocher les parties, d’ « ambiguïté » et de « tergiversation ». Il a tenu ces propos lors d’une cérémonie à Kidal fêtant la proclamation unilatérale de l’indépendance par un de ses principaux groupes armés le 6 avril 2012.
Cette proclamation faisait suite au soulèvement des indépendantistes rejoints par les salafistes et à la prise des grandes villes du nord, dont Kidal.
Les indépendantistes avaient ensuite signé un accord de paix et de réconciliation avec le gouvernement malien en 2015 tandis que les groupes jihadistes continuaient le combat contre l’État malien et que le pays s’enfonçait dans une profonde crise sécuritaire.
Cet accord de paix est aujourd’hui menacé, faisant craindre une reprise des hostilités entre les anciens rebelles et l’armée malienne. Le mercredi 5 avril dernier, l’ex-rébellion touareg a dénoncé comme une «provocation» le survol de la ville stratégique de Kidal, sous son contrôle, par des avions de l’armée nationale.
A Diallo