Les accidentés de la circulation ne sont généralement secourus par les porteurs d’uniformes. Un rappel du serment devient ainsi obligatoire par la hiérarchie.
A Bamako, il ne se passe de jours sans qu’on assiste à des accidents de circulation. Ces accidents touchent toutes les catégories de personnes. Le plus souvent, les cas les plus graves nécessitent le secours des agents des sapeurs pompiers. Très généralement, avant l’arrivée des soldats du feu, c’est les riverains et autres passants qui tentent d’assister le blessé. Les motocyclistes se bousculent autour de l’accidenté. Chacun ayant ses raisons de s’arrêter. Si une catégorie de personnes freine, le temps de savoir si le blessé n’est pas une connaissance et s’en aller, d’autres viennent pour secourir. Le hic, est que très généralement, dans le premier lot de curieux, figurent des porteurs d’uniformes. Quand ils s’arrêtent et jettent un coup d’œil, ils continuent leur chemin comme si de rien n’était. Nous avons été témoin de plusieurs cas similaires. Ce jour, sur l’axe appelé « 30 mètres », à quelques encablures du cimetière de Niamakoro, une benne a heurté un motocycliste. Le jeune de 22 ans gisait dans le sang. Soudain, deux jeunes gardes, des sergents ralentissent et demandent à savoir ce qui se passe. Présents sur les lieux, un vieux leur demande d’appeler les sapeurs pompiers, les deux militaires ont continué leur route laissant le blessé dans la souffrance. Etant de « simples citoyens », nos multiples appels n’ont pas permis l’arrivée des sapeurs pompiers. Il a fallut qu’on passe par une connaissance, un officier sapeurs pour que le secours arrive s’il vous plait, une heure après l’accident. Ce seul exemple n’est que la face visible l’iceberg.
Les jeunes porteurs d’uniformes ignorent-t-ils le sens du serment ? Dans le milieu judiciaire, ce genre de comportement des deux militaires n’est-t-il pas appelé « non-assistance à personne en danger ? ».
Il faut rappeler que de la même manière que le porteur d’uniforme est prêt à mourir pour sauver la nation, des populations, un enfant, une femme sur le front, c’est de cette même façon qu’il doit assistance à une personne entre la vie et la mort dans la circulation.
La hiérarchie militaire doit rappeler ce petit passage aux porteurs d’uniforme qui n’assistent pas les blessés dans la circulation.
Mohamed Keita