« Depuis un certain temps, mon attention a été attirée sur le non-respect des horaires légaux de travail et un absentéisme de plus en plus élevé, dans les services publics, surtout avant et après les jours de fêtes légales et les jours déclarés fériés, chômés et payés. Cette situation, qui devient de plus en plus préjudiciable aux intérêts des citoyens, usagers des services publics, exige un changement de comportement qui passe par une prise de conscience citoyenne, civique et professionnelle…» pouvait-on lire dans une circulaire véhiculée le 17 janvier dernier du Ministre du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social, Fassoun Coulibay, adressée à tous ses Collègues Ministres et Gouverneurs de Régions et du District de Bamako.
L’absentéisme et le retard dans les Services publics au Mali ont la vie dure. Des pratiques qui sont facteurs de paralysie dans le fonctionnement de l’administration et sources de crise de confiance entre usagers et fonctionnaires.
En effet, par une lettre circulaire datant du 17 janvier dernier, le Chef du Département du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social a exprimé son mécontentement face à la situation récurrente d’absentéisme et de retard dans les Services publics. Il a ainsi appelé à l’esprit de responsabilité et au sens élevé du devoir des Chefs des services publics, à veiller au respect strict des dispositions de la Loi n°05 040 du 22 juillet 2005 relative aux fêtes légales en République du Mali et de l’Arrêté n°92-5387/MFPT-MA du 29 octobre 1992 portant institution de la journée de travail continu et la semaine de cinq jours en République du Mali. L’article 1er de cet Arrêté stipule: « Pour compter du 1er Novembre 1992, il est institué sur toute l’étendue de la République du Mali la journée de travail continu et la semaine de cinq jours ouvrables ». En son article 2, il est dit ceci: « : Dans les services publics, établissements publics et collectivités territoriales, la durée effective de travail ne pourra excéder 40 heures par semaine reparties selon les horaires suivants : 7H30- 16H00 du Lundi au Jeudi avec une pause d’une demi-heure de 12H30 à 13H00; 7H30-17H30 le Vendredi avec une pause de deux heures de 12H30 à 14H30 ». A titre de rappel, il signifie que l’article 12 du Statut Général des Fonctionnaires définit que : «Le fonctionnaire a le devoir d’occuper le poste qui lui est confié. Il est tenu de respecter ponctuellement l’horaire de travail et d’accomplir personnellement et avec assiduité toutes les obligations que lui impose l’exercice de ses fonctions ».
En parallèle, le Ministre Coulibaly a soutenu que ces dispositions sont généralement reprises dans le Statut de la fonction publique des collectivités territoriales, dans le Décret n°2011-051 du 10 février 2011 pour le personnel contractuel de l’Etat et dans les Accords d’établissement des Etablissements Publics Administratifs en application du Code du travail. C’est ainsi qu’il a demandé à tous les Chefs de services, la mise en place de mécanismes permettant de contrôler le retard et l’absentéisme des agents dans les services publics au regard des dispositions rappelées. Une décision salutaire, mais difficilement applicable. Ne nous voilons pas la face.
Mariam Sissoko