Le ministre du Commerce de la Consommation et des PME, porte-parole du gouvernement est intervenu, ce dimanche, sur France 24 et TV5. Abdou Karim Fofana a voulu apporter « des précisions et corriger certaines approximations relatives au traitement de l’actualité politique au Sénégal ». Morceaux choisis.
L’initiative du report émane de l’Assemblée nationale et non du président de la République
« Camus disait : mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde. Contrairement à ce que relaient certains médias, le président de la République n’a pas décidé du report, mais il a pris acte de la proposition de l’Assemblée nationale, seule habilité en la matière, qui souhaite procéder à un report de l’élection ; l’auteur de la proposition de loi est le Député Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire liberté, démocratie et changement, qui est de l’opposition. L’abrogation du décret convoquant le corps électoral le 25 Février prochain est cohérent dans la démarche du PR de respect de la séparation des pouvoirs parce qu’il n’est pas indiqué de laisser les acteurs aller en campagne électorale alors qu’au même moment l’assemblée est en session pour décider du report et qu’avant cela elle avait initié une commission d’enquête parlementaire relative au contrôle des candidatures par le Conseil Constitutionnel (…) Ce sera à l’Assemblée nationale d’indiquer la durée avant l’organisation du scrutin le temps de permettre aux acteurs de s’entendre ».
Pas une partie de plaisir
« Comme l’indique la Constitution, le président de la République restera en fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Pour le président Macky Sall ce n’est pas une partie de plaisir mais en tant qu’arbitre du jeu politique, d’autant plus qu’il n’est pas candidat et l’a réitéré, et en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, il était de son devoir d’agir ». Un dialogue pour permettre des élections inclusives et crédibles « Le président de la République a proposé un dialogue national, notre outil de régulation politique, pour permettre à tous les acteurs d’évoquer ensemble les dysfonctionnements relevés et proposer des améliorations consensuelles qui permettront d’organiser le plus brefs délais les élections. »
Crédibilité du processus versus dogme calendaire
« Il y a un débat entre la crédibilité du processus électoral et le calendrier. On ne peut pas sacrifier la légitimité d’un processus électoral pour un formalisme calendaire. Il est plus important d’avoir un processus électoral fiable qui emporte l’adhésion de tous. » Manifestation non autorisée « Nous sommes en face d’une manifestation non autorisée de 200 personnes, selon vos propres estimations, qui sont des acteurs politiques et non des citoyens lambda. Au Sénégal, comme dans toutes les républiques qui se respectent, il y a un minimum de règles pour manifester. »
Des opposants qui manifestent avaient demandé le report
« Vous avez parmi les opposants qui manifestent certains membres du collectif constitué d’une quarantaine de candidats recalés qui avaient saisi le président de la République pour se plaindre du traitement de leurs parrainages et demander le report de l’élection. Ce sont des gens qui disent le soir : le Conseil Constitutionnel n’a pas bien traité nos parrainages ; et le lendemain qui disent non au report alors qu’ils ont demandé qu’il y est report. »