Depuis qu’il a quitté le pouvoir, le 1er avril 2000, l’ancien président Abdou Diouf dit s’être « toujours abstenu de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise, fidèle en cela à la ligne républicaine tracée par le président Léopold Sédar Senghor ».
Malheureusement, la situation qui prévaut au Sénégal le pousse à rompre son serment d’être à équidistance de la vie politique de son pays.
« J’ai décidé de rompre le serment que je m’étais fait, car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent. Je constate, avec regret et tristesse, que la lettre publiée avec ma signature et celle du président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhension. Je tiens à préciser afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que le Conseil constitutionnel que j’ai créé en 1992, reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. C’est à lui et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel », écrit le président Abdou Diouf.
En ce sens, il demande au peuple sénégalais, à la classe politique et aux dirigeants de faire preuve « de retenue et d’intégrité en appliquant à la lettre les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie ».
« Je renouvelle au peuple sénégalais ma sincère et indéfectible affection ainsi que ma reconnaissance pour les longues années de confiance à son service », conclut l’ancien chef d’Etat.