Le cancer du col de l’utérus occupe le second rang des cancers de la femme après le cancer du sein au Mali. Dans la plupart des cas, cette pathologie est diagnostiquée à un stade plutôt avancé, ce qui rend difficile son traitement. Afin d’en savoir un peu plus sur cette maladie, le docteur Sangaré Aminata de la « Clinique espoir » de Titibougou nous parle des détails liés au cancer du col de l’utérus.
Le col de l’utérus fait partie de l’appareil reproducteur de la femme, explique notre interlocutrice, en le décrivant comme un point de communication entre l’utérus et le vagin qui sécrète en permanence un mucus appelé glaire cervicale. Celle-ci permet la lubrification du vagin et faire figure de barrière de protection de l’utérus contre les infections. Le col de l’utérus joue aussi un rôle important lors de la grossesse et de l’accouchement, explique le Dr Sangaré Aminata, qui a bien voulu nous livrer des détails sur une des p théologies les répandues au Mali. En général, les gens ne font pas attention à cette maladie jusqu’à ce que les symptômes apparaissent alors qu’elle représente la première cause de mortalité par cancer chez les femmes dans les pays en voie de développement, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il tue environ 1260 personnes par an au Mali, selon des spécialistes de la santé.
Selon le Dr Sangaré, le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers pour lesquels la cause est clairement identifiée. Il est dû à l’infection persistante du vagin et du col par un virus de la famille des papillomavirus humains (HPV), transmis au cours de rapports sexuels, précise-t-elle, en mentionnant au passage que d’autres facteurs qui contribuent aux risques de développement de la pathologie, à savoir : les accouchements multiples, les relations sexuelles avec plusieurs partenaires, le tabagisme, l’absence de dépistage, les antécédents d’infections transmissibles sexuellement (ITS) et VIH, les contraceptifs oraux….
Toutefois, la maladie peut durer jusqu’à 15 ans sans que ce virus soit un cancer, d’autant que si développement, selon les explications recueillies auprès de Dr Sangaré, passe par des stades de proliférations.
En revanche, on peut bien guérir de cette maladie. Il suffit de se dépister rapidement, car la détection de cellules anormales lors d’un dépistage permet de les observer de près et de les traiter grâce à la radio-chimiothérapie pour empêcher le développement d’un cancer. Il arrive néanmoins, selon le docteur chez certaines patientes que les symptômes ne se manifestent qu’à un stade avancé de la maladie.
Quant à la prévention primaire du cancer du col utérin, elle repose essentiellement sur des modes de vie sains, la vaccination contre le VPH et se fait grâce au dépistage des lésions précancéreuses.
Il est donc important, explique le Dr Sangaré, qu’une fille procède par dépistage régulier dès ses tout premiers rapports sexuels. Et notre interlocutrice de déplore que le cancer du col de l’utérus soit trop souvent diagnostiqué à des stades avancés dans notre pays, tout en exhortant les décideurs à mettre l’accent sur la sensibilisation et le dépistage afin de réduire sa fréquence au Mali.
Pour conclure, elle informe la population que le test de dépistage du cancer du col de l’utérus est gratuit et se fait dans tous les centres de santé au Mali.
Aly Poudiougou