Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest) ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3.700 blessés.
Pays de l’UE
Plus de mille ressortissants de l’Union européenne (UE) ont été évacués du Soudan lors d’une « opération complexe mais (…) couronnée de succès », a annoncé lundi le chef de sa diplomatie Josep Borrell.
En plus de l’UE, qui a une délégation à Khartoum, sept pays membres (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Grèce et République Tchèque) sont représentés dans la capitale. Quelque 1.500 ressortissants européens vivent dans le pays, selon un responsable européen contacté par l’AFP vendredi.
La France a évacué près de 400 ressortissants français et de multiples nationalités, en assurant depuis dimanche plusieurs rotations aériennes entre Khartoum et Djibouti, a indiqué lundi la diplomatie française.
Une « poignée » de ressortissants des Pays-Bas ont été évacués à bord d’un avion français, tandis qu’un autre groupe de Néerlandais a quitté Khartoum par la route dans un convoi de l’ONU, a déclaré la diplomatie néerlandaise.
« Avec l’assistance de la France », la Grèce a annoncé avoir évacué dimanche un premier groupe de ses ressortissants, dont deux blessés, vers Djibouti.
Dimanche, les autorités italiennes ont dit avoir évacué tous les Italiens qui « avaient demandé à partir » et des « citoyens étrangers », soit « environ 200 personnes ».
L’Allemagne a rapatrié depuis dimanche plus de 300 personnes –dont des ressortissants d’autres pays– par trois avions, le dernier ayant atterri dans la nuit de dimanche à lundi en Jordanie, a indiqué à l’AFP un porte-parole du Commandement des opérations de l’armée allemande.
Un avion militaire espagnol avec « une centaine de passagers » –dont une trentaine d’Espagnols– est parti dimanche pour Djibouti, selon Madrid.
La Suède a envoyé environ 150 soldats pour évacuer ses diplomates et ressortissants, selon son ministère de la Défense, et la Norvège a également annoncé l’évacuation de ses diplomates.
Royaume-Uni, Irlande, Suisse
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé l’évacuation du personnel diplomatique du Royaume-Uni et de leurs familles.
« Les forces armées britanniques ont procédé à une évacuation complexe et rapide dans un contexte d’escalade de la violence et de menaces à l’encontre du personnel de l’ambassade », a tweeté M. Sunak.
L’Irlande a indiqué de son côté avoir entamé le « processus d’évacuation » de ses ressortissants et les personnes à leur charge.
La Suisse a, elle, annoncé lundi avoir fermé son ambassade et évacué son personnel.
Etats-Unis
Le président américain Joe Biden a annoncé samedi soir tard que l’armée avait « mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum ».
Quelque 100 soldats des opérations spéciales américaines ont participé à l’évacuation d’un « peu moins d’une centaine » de personnes, dont plusieurs diplomates étrangers, au moyen d’une opération héliportée, selon le département d’Etat. Une évacuation de plusieurs centaines d’autres ressortissants américains n’est pas prévue « pour le moment ».
Pays arabes
L’Arabie saoudite a évacué samedi 91 Saoudiens ainsi qu’une soixantaine de ressortissants de 12 autres pays.
La Jordanie a déclaré samedi avoir commencé l’évacuation d’environ 300 Jordaniens.
L’Irak a pour sa part annoncé dimanche l’évacuation de 14 Irakiens de Khartoum « vers un site sécurisé de Port Soudan », assurant que les efforts se poursuivent pour évacuer ceux qui restent.
La veille, Bagdad avait annoncé que « l’équipe diplomatique irakienne avait été évacuée » de l’ambassade.
Le Liban a déclaré que 60 de ses ressortissants avaient quitté Khartoum par la route et qu’ils étaient « en sécurité ».
L’ambassade de Tunisie à Khartoum a indiqué dimanche que l’opération d’évacuation des membres de la communauté tunisienne au Soudan commencera lundi. Pays voisin du Soudan, la Libye a annoncé l’évacuation de 83 Libyens de Khartoum vers Port-Soudan.
Turquie
Ankara a annoncé qu’elle évacuerait ses « ressortissants se trouvant dans les zones de conflit par la voie terrestre et en passant par un pays tiers ». L’évacuation des quelque 600 ressortissants a commencé dimanche de Khartoum et de Wad Madani, à 200 kilomètres au sud.
Mais l’évacuation du quartier de Kafouri, dans le nord de Khartoum, a été reportée « jusqu’à nouvel ordre » à cause d’une explosion dimanche près d’un lieu de rassemblement, selon l’ambassade de Turquie à Khartoum.
Corée du Sud, Japon, Chine, Indonésie, Inde
D’autres pays se préparent à évacuer leurs ressortissants, notamment la Corée du Sud et le Japon, en déployant des forces dans des pays voisins.
En Indonésie, le gouvernement « prend toutes les mesures nécessaires pour évacuer les citoyens indonésiens du Soudan », a déclaré dimanche à l’AFP le ministère des Affaires étrangères.
L’Inde a indiqué travailler « en étroite collaboration avec divers partenaires pour assurer le déplacement en toute sécurité des Indiens bloqués au Soudan et qui souhaiteraient être évacués ».
L’armée soudanaise a par ailleurs déclaré qu’elle coordonnait les efforts visant à évacuer des diplomates chinois.