Pour les élections libres, transparentes et equitables, respectivement à sa tradition d’Observer les Élections au Mali, la MODELE-MALI, à la suite du report de référendum du 19 mars 2023 dont une nouvelle date reste encore dans l’ombre, a déployé ses 75 observateurs et observatrices à long terme pour suivre les étapes préparatoires référendum constitutionnel. Cette observation, menée dans la période du 1er au 31 mars 2023 sur le processus électoral à savoir : la mise en place des coordinations de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections(AIGE), la mise en jour des données pour les cartes nationales d’identité biométriques et les réactions autour du projet de constitution, a eu l’objet d’une synthèse générale, des remarques scientifiques et des recommandations faites par la Mission d’Observation des Élections au Mali. L’information a été donnée par Dr Ibrahim Sangho, chef de mission MODELE-MALI, ce mardi 11 avril 2023, à l’hôtel Maeva palace de Bamako, lors de la traditionnelle conférence de presse de la MODELE. Il était accompagné pour cette tâche par Abdoulaye Guindo, coordinateur de la communauté des blogueurs DONIBLOG et les représentants de l’Ajcad, Tuwindi et Consortium ELE.
Dans ce nouveau rapport, face aux hommes de médias, Dr Sangho a précisé qu’après les observations de la MODELE pendant le mois de mars, le démarrage timide de l’installation des coordinations de l’AIGE a été remarqué dans l’ensemble des localités observées, mais la lenteur est très souvent due aux désaccords entre l’administration, les partis politiques et la société civile, en raison de modalités de désignation des membres et après cette étape la question du siège des coordinations de l’AIGE ainsi celle de la formation des membres apparaissent comme les prochains défis à relever, a souligné le conférencier. Aussi, dira-t-il, toutes ces étapes concernant l’installation et l’opérationnalisation des membres des coordinations de l’AIGE au niveau local comme l’extérieur du pays auront un impact sur la date du scrutin référendaire car dans toutes les régions et le district de Bamako il y’a manquement de l’opération, a-t-il dit. Selon le chef de mission MODELE-MALI, les travaux de mise à jour des données pour l’obtention des cartes nationales d’identité biométriques sans laquelle l’élection est impossible se déroulent dans les localités observées par MODELE, excepté Kidal, cela est due à plusieurs problèmes qui restent encore non résolus. De poursuivre, une remarque approuve que dans l’ensemble de ces localités observées, les mises à jour se font majoritairement dans les locaux des commissariats de police et des brigades de gendarmerie qui sont basés au niveau des chefs-lieux de cercle. Les autres difficultés, dit-il, telles que les informations fiables sur les lieux d’enrôlement, l’insuffisance de matériel et de personnel pour faire l’enrôlement et l’accès difficile pour les populations des communes éloignées des chefs-lieux de cercle sont laissées à côté, a-t-il indiqué. Aux dires de Dr Ibrahim Sangho, le projet de constitution continue d’alimenter les débats publics. Après sa présentation aux forces vives de la nation, le lundi 20 mars 2023 et sa vulgarisation par le gouvernement, le 28 mars 2023, certaines rejettent tandis que d’autres approuvent et trouvent des insuffisances dans ce projet, nous a-t-il laissé entendre le conférencier avant de filer aux recommandations faites par la MODELE-MALI. Parlant de ses recommandations, la mission d’Observation des Élections au Mali a formulé des recommandations aux autorités de la transition et à l’autorité indépendante de gestion des élections. Selon Ibrahim Sangho, elle attend aux autorités de la transition la sécurisation renforcée des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, l’amélioration du processus de mise à jour des données pour la carte nationale d’identité biométrique en prenant notamment toutes les mesures idoines et la large vulgarisation du contenu du projet constitution dans toutes langues nationales. Et enfin à l’AIGE, les attentes sont nombreuses et pertinentes, elles sont entre autres la publication d’un calendrier électoral réaliste pour le retour à l’ordre constitutionnel et d’un chronogramme détaillé pour la tenue du référendum constitutionnel, l’accélération du processus d’installation et d’operationnalisation de ses coordinations dans les régions, cercles, communes, ambassades et consulats, conformément aux articles 22, 23, et 24(nouveau) de la loi électorale en vigueur, la supervision des opérations d’enrôlement, de validation, d’impression et de remise des cartes nationales d’identité biométriques devant servir de cartes d’électeurs et la mise en place dans les meilleurs délais du processus d’accréditation des observateurs tel que prévu à l’article 39 de la loi électorale, il serait utile que le président de l’AIGE précise l’étendue des attributions des observateurs en mentionnant leur présence à toutes les étapes du processus électoral, y compris aux différents niveaux de centralisation des résultats provisoires et définitifs, a-t-il conclu.
YOUBA DOUMBIA.