Le procureur de Manhattan Alvin Bragg qui a inculpé Donald Trump le 4 avril a porté plainte contre un élu républicain à la Chambre des représentants pour empêcher ses tentatives d' »ingérence » dans son dossier, au milieu du déluge d’attaques des conservateurs.
Dans sa plainte, déposée mardi à New York devant la justice fédérale, le procureur accuse Jim Jordan, président de la commission judiciaire de la chambre, de mener « une attaque sans précédent et inconstitutionnelle » contre son enquête.
Elle vise à bloquer toute tentative de l’élu et de ses collègues de convoquer le procureur élu avec l’étiquette du Parti démocrate afin qu’il soit entendu devant le Congrès.
Jim Jordan a déjà formellement convoqué un ancien adjoint démissionnaire d’Alvin Bragg, Mark Pomerantz.
« Le Congrès n’a aucun pouvoir pour superviser des poursuites pénales d’un Etat » américain, écrit dans sa plainte le procureur, qui accuse l’élu d’une « campagne transparente pour l’attaquer et l’intimider », parlant aussi d' »obstruction ».
Alvin Bragg a subi un déluge d’attaques des républicains depuis l’inculpation de Donald Trump pour 34 fraudes comptables et fiscale présumées liées à des paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant la présidentielle de 2016, dont une relation sexuelle avec l’actrice de films X Stormy Daniels qu’il a toujours démentie.
Dans sa plainte, le procureur afro-américain souligne que « M. Trump, en particulier, a menacé les représentants de l’autorité new-yorkais avec un discours au vitriol violent et raciste », rappelant qu’il l’a qualifié d' »animal soutenu par (George) Soros », le milliardaire et philanthrope américain cible régulière d’attaques antisémites et conspirationnistes.
Il rappelle aussi que l’inculpation a été décidée par un grand jury, un panel de citoyens.
« Tout d’abord, ils inculpent un président qui n’a commis aucun crime. Ensuite, ils lancent une procédure pour bloquer le contrôle du Congrès quand nous posons des questions sur les fonds fédéraux qu’ils disent avoir utilisés pour le faire », a réagi sur Twitter le représentant à la chambre Jim Jordan, un élu de l’Etat de l’Ohio.
La commission judiciaire de la chambre avait annoncé lundi qu’elle tiendrait le 17 avril « une audition sur le terrain » à New York sur « les politiques pro-crime et anti-victimes du procureur » Alvin Bragg.
« Ne soyez pas dupes, le parti républicain à la chambre vient dans la grande ville la plus sûre d’Amérique pour faire un coup d’éclat politique », a répondu sur son compte twitter Alvin Bragg.