Une exception surtout dans la façon dont elle a conquis le pouvoir : sans «marcher sur des cadavres». «Un professeur espagnol qui s’intéressait d’ailleurs au parti est une fois venu me demander si c’est moi qui avais dit que je ne marcherai jamais sur des cadavres pour aller au palais. Je lui ai dit que c’est bien moi», rembobine Wade.
Pourtant, signale le secrétaire général du PDS, à l’époque où il était dans l’opposition, à son apogée, il lui suffisait de claquer les doigts pour que la rue le porte au pouvoir. Il dit : «En ces temps-là, si j’avais dit : ‘amenez-moi au palais’, il n’y aurait personne entre nous et le palais. Mais ce n’est pas notre conception.»
L’ancien Président ajoute : «Nous savions pouvoir passer à travers des charges que tout le monde peut accepter ; nous nous étions dit qu’il n’était pas nécessaire de faire recours à la violence.»
Une pique à Ousmane Sonko et ses appels que d’aucuns, du côté du pouvoir, assimilent à des incitations à la violence ? Abdoulaye Wade n’est pas allé plus loin.
Autre spécificité du PDS, selon son fondateur : ses militants ont très tôt, dès les premières années du parti, acquis une culture politique supérieure à celle des inconditionnels du PS, le parti au pouvoir à l’époque. «Ils (les militants socialistes) n’avaient pas appris la politique. Tout ce qu’ils savaient dire c’est ‘vive Senghor’. Alors que nous, nous voulions que chaque militant soit un vrai citoyen.»