Dans un communiqué publié, le 28 mars 2023, Idrissa Ag Intagarass, chef de poste du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad (HCUA/CMA), et tous ses combattants ont démissionné du mouvement armé. Il argumente cette décision par un souci de cohérence avec les attentes de ses communautés renforcé par les efforts des plus hautes autorités de la transition pour la paix et le retour de la stabilité. Cette démission sera-t-elle sans conséquence sur la paix et la réconciliation, surtout quand on sait que l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger est mal en point ? Quelle va être la réaction de la CMA, l’organisation fédératrice de tous les mouvements politico-armés de Kidal ?
Tout porte à croire que les démarches pour un retour de la paix et la réconciliation au Mali commencent non seulement à porter ses fruits, mais aussi et surtout font des émules. Aujourd’hui, il est indéniable de constater que les forces de défense et de sécurité montent en puissance et elles ont à leur actif des écrasantes victoires dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Donc l’espoir pour le retour de la paix et la stabilité au Nord est de nouveau permis. Ce qui explique cette fracassante démission d’Idrissa Ag Intagarass.
En effet, le 28 mars 2023, Idrissa Ag Intagarass, un des chefs de poste du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, et l’ensemble de ses combattants ont démissionné du mouvement rebelle. Dans un communiqué, l’ex-rebelle a tenu à faire part de cette décision à l’opinion nationale et internationale mais surtout les partenaires de l’Accord pour la paix et la réconciliation Issu du processus d’Alger. Dont voici un extrait : « Le Chef de Poste du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad (HCUA/CMA), informe l’opinion nationale et tous les partenaires de l’Accord d’Alger de sa démission ainsi que celle de tous ses combattants du HCUA et de ses instances ». Cette belle moisson pour les autorités maliennes doit être capitalisée et servir de tremplin pour la suite du combat pour le Mali. En effet, en plus de l’engagement du gouvernement de la transition pour la paix et la réconciliation nationale, cette démission du HCUA et de toutes ses instances participe surtout, selon les concernés, d’un souci de cohérence avec les attentes de leurs communautés. Donc on peut affirmer sans risque de se tromper que le gouvernement reste « engagé dans la mise en œuvre de l’accord de façon diligente et intelligente, malgré les difficultés actuelles et les écueils qui jonchent la voie pour sa mise en œuvre.
Il est à rappeler que cette démission de l’ex rebelle intervient au moment où les rumeurs les plus persistantes circulent et faisant état d’un grand assaut des FAMa pour libérer Kidal. Cette situation de ni paix, ni guerre continue de polluer l’atmosphère et détériore la confiance entre les parties de l’Accord. Toute chose qui laisse présager d’un lendemain tumultueux, menaçant la paix et la réconciliation. Aujourd’hui on peut affirmer sans risque de se tromper que la paix est fortement entamée par la suspension du dialogue entre les deux parties et surtout par la demande de l’arbitrage d’un terrain neutre, formulée par l’autre partie, celle des ex rebelles. Avec le renforcement des capacités opérationnelles des FAMa et surtout l’acquisition d’aéronefs et d’équipements militaires, la peur semble changée de camps. Mais nous ne pourrons que faire l’apologie du dialogue comme seule alternative pour la construction d’une paix durable