Chaque année, la campagne annuelle internationale « 16 jours d’activisme » contre la Violence basée sur le Genre à l’égard des femmes et des filles se vit au Mali. Cette année, l’Organisation malienne de Psychologie (OMP) a joint l’utile à l’agréable en plaidant pour la cause des aide-ménagères, à travers une nuit à elles dédiée.
La plupart des familles emploie au moins une aide-ménagère, ces filles qui quittent les milieux ruraux à la de revenus pour le trousseau de mariage ou pour la famille, et qui vivent un véritable calvaire dans les familles d’accueil.
Selon une enquête réalisée conjointement par le Mouvement malien des Travailleurs et l’Organisation internationale du Travail (OIT), les manquements aux droits des aide-ménagères sont quotidiens. 98 % d’entre elles travaillent comme une machine soit le plus souvent de 4 h du matin à 20 h du soir pour un salaire mensuel de 12 000 F CFA au maximum.
C’est conscient de ces faits, que l’Organisation malienne de Psychologie avec le soutien financier d’Onu-Femmes a organisé une nuit en leur nom, pour tirer la sonnette d’alarme.
Une caravane comme signe précurseur à cette nuit fut le point de départ. Pour cette occasion, la jeunesse ségovienne en compagnie de l’OMP et son partenaire, ont sillonné les quartiers de Ségou pour inviter la population au respect des droits humains de façon générale et plus spécifiquement ceux des femmes et des filles.
Le représentant d’Onu-Femmes, Abdramane Coulibaly a, au nom de son organisation, invité l’assistance non seulement à œuvrer pour un monde sans enfreindre aux droits des uns et des autres mais surtout ceux des aides ménagères. « Onu-Femmes est un porte-drapeau mondial des femmes et des filles pour apporter une réponse à leurs besoins, c’est pourquoi j’interpelle tout le monde à conjuguer les efforts pour la bonne cause des aides ménagère », dira-t-il.
En ce qui concerne la région de Ségou, en 2009 et 2017, elle était première région pourvoyeuse d’aides domestiques, selon les études menées par l’ONG Gradem.
Pour sa part, Mme Touré Aminata Diallo, point focal genre de la police nationale, a d’abord invité les aide-ménagères à se conformer aux règles minimum c’est-à-dire avoir sur elles, les pièces d’identité avant de remercier l’OMP et son partenaire Onu-Femmes pour cette initiative. S’adressant aux acteurs, Mme Touré dira qu’il est du devoir des gouvernants et des gouvernés de faire l’état des lieux de la problématique des violences et de trouver des solutions pour endiguer le fléau. Pour terminer, elle a lancé un appel à tous les employeurs des aide-ménagères à traiter ces dernières comme leurs propres enfants.
Le thème retenu cette année est « utilisons nos valeurs sociétales pour mettre fin aux violences faites aux filles et femmes ».
Albert Kalambry
(correspondant à Ségou)