La rencontre s’est tenue dans les locaux de la Primature en présence des membres du gouvernement et des représentants des partenaires techniques et financiers. Intervenant au nom des partenaires techniques et financiers, Bart Ouvry, le chef de la délégation de l’Union européenne (UE), a indiqué que la situation en 2023 montre des améliorations par rapport à l’année dernière.
En effet, d’après les résultats provisoires du Cadre harmonisé, la situation projetée en juin 2023 dénombre 1,2 million de personnes en crise alimentaire contre 1,8 million l’année dernière dans les zones de Ménaka, Ansongo, Gao, Gourma Rharous et Douentza. Par ailleurs, il y a 4 millions de personnes qui sont en situation de risque alimentaire. En 2022, elles étaient au nombre de 4,4 millions.
Quant aux productions céréalières, d’après les résultats de l’Enquête nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Ensan), elles sont en moyenne bonnes, tout comme les conditions pastorales et halieutiques en dépit des poches de vulnérabilité dues à l’insécurité qui se manifeste sur le territoire. Les disponibilités céréalières sur le marché sont bonnes mais les prix, inférieurs à l’année dernière, restent élevés. Quant au prix du bétail, il reste stable. Le nombre de personnes déplacées internes reste stable par rapport à l’année dernière, soit 400.000 personnes.
Selon Bart Ouvry, ce sont plus de 20 milliards de Fcfa qui ont été investis via les dispositifs de l’état pour répondre à la crise. «Nous encourageons le Commissariat à la sécurité alimentaire à poursuivre les efforts. Et nous remarquons, au niveau opérationnel, une meilleure utilisation de la communication jusqu’au niveau local et la responsabilisation des comités locaux qui ont permis une meilleure appropriation et une meilleure gouvernance de l’assistance», a indiqué le chef de la délégation de l’UE. À cela, il faut ajouter l’introduction davantage de céréales transformées pour mieux s’adapter aux habitudes alimentaires des terroirs concernés.
En termes de défis, Bart Ouvry expliquera qu’il y a une nécessité d’utiliser les outils de planification, de suivi et d’évaluation mis à la disposition du Dispositif national de sécurité alimentaire afin de renforcer la coopération avec les partenaires, faire du Plan national de réponse un outil encore plus adaptif et évolutif de réponse permettant aux acteurs de prendre en compte tout type de crise.
CONTEXTE DIFFICILE- Prenant la parole, le Premier ministre a rappelé que la présente session se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel très difficile pour bon nombre de nos concitoyens se trouvant dans des zones de précarité et d’insécurité, en dépit des efforts immenses déployés par le gouvernement, tant pour la sécurité des personnes et de leurs biens que dans le domaine plus spécifique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il a souligné que les sanctions économiques de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) continuent d’affecter négativement l’économie globale du pays.
Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, le Plan national de réponse (PNR) 2023 tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour plus de 3 millions de personnes, tout en mettant en cohérence les actions conjointes de l’État et de celles des partenaires du sous-groupe sécurité alimentaire.
En outre, le chef du gouvernement dira que selon l’évaluation provisoire du Système d’alerte précoce à travers le Cadre harmonisé, 1,2 million de personnes sont dans le besoin d’être assistées sur le plan alimentaire et nutritionnel dans notre pays. Et plus de 4 millions de personnes sont dans l’insécurité alimentaire modérée et ont besoin d’être soutenues pour la restauration de leur capital productif, à partir d’activités d’appuis dans les domaines de l’agriculture, du maraîchage, de l’élevage, de la pêche de l’aquaculture et d’autres activités génératrices de revenus.
Ce nombre très important de personnes en difficulté alimentaire et nutritionnelle va mobiliser des moyens techniques et financiers à hauteur du volume exceptionnel de réponses au titre de l’année 2023. Il s’agira donc pour l’État, selon Dr Choguel Kokalla Maïga, d’apporter de l’assistance alimentaire de 30.010 tonnes de céréales aux 1,2 million de personnes vulnérables ; de faire des distributions ponctuelles d’urgence de 2.000 tonnes de céréales ; de procéder à des ventes d’intervention de 15.000 tonnes de céréales et de renforcer les moyens d’existence et la capacité de résilience en mettant en place des boutiques témoins au niveau de certaines communes du District de Bamako.
Les partenaires proposent d’améliorer encore plus la cohérence des interventions des différents acteurs en généralisant l’utilisation du registre social unifié, base de données nationales qui permettra un ciblage adapté des bénéficiaires et une meilleure coordination des interventions.
Oumar SANKARE