De son antre au flanc de la colline, il descendait pour appâter ses victimes dans le marché. Puis, il les trompait avant de les braquer avec une arme blanche
A. Karembé est le nom de ce jeune homme de dix neuf ans, qui vient d’être déféré au parquet pour association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires et vol qualifié. Reconnu comme un spécialiste dans son domaine, ce jeune homme a longtemps troublé la quiétude des populations de la Commune II du District de Bamako. Il vient de tomber dans les mailles du filet de la police du commissariat de Quinzambougou que dirige le commissaire divisionnaire, Amadou I Balobo Maïga. Son interpellation est intervenue suite à une plainte déposée par une de ses nombreuses victimes, précisément M. Tamboura, un revendeur de puces et cartes de recharge téléphoniques.
Ce jour-là, ce jeune commerçant ambulant était à la recherche de clients dans les alentours du marché de Médina-Coura. Par hasard, son chemin a croisé celui de Karembé. Aussitôt, l’inconnu lui a fait comprendre qu’il voulait acheter une puce de téléphone. Le commerçant n’a pas vu de problème en cela. Mais son client lui demanda de le suivre jusqu’au flanc de la colline, où il devrait lui remettre son argent. Le commerçant l’a suivi sans discuter. Arrivé à l’endroit indiqué, ce client d’un autre genre fait appel à ses complices pour que ces derniers le rejoignent, avec le revendeur de puces.
Rejet vigoureux- Mais le temps que ces derniers les rejoignent, subitement, A. Karembé a sorti de sa poche un couteau qu’il pointa en direction du revendeur de puces téléphoniques. Puis, il lui intima l’ordre de lui remettre son sac à main. Le sac du jeune commerçant contenait, selon nos sources, outre la somme de 125.000 Fcfa, 50 puces, des cartes de recharge et 4 téléphones portables. C’est pourquoi, le commerçant avait vigoureusement rejeté l’injonction du bandit. Ainsi, face à son refus, ce dernier lui a donné un coup de couteau au bras. L’intense douleur que le jeune homme a ressentie l’a obligé à remettre son sac au bandit armé. Dans la foulée, celui-ci avait été rejoint par ses copains. Ensemble, ils ont tous disparu avec le sac du revendeur de puces téléphoniques. Malgré la douleur qui le rongeait, celui-ci a pu regagner l’hôpital le plus proche pour y subir des soins.
Quelques semaines après les faits, la victime est revenue au même endroit dans l’espoir de rencontrer son agresseur. Comme par miracle, il est tombé sur ce dernier au flanc de la colline de Médina-Coura. Une fois convaincu qu’il ne s’était pas trompé de sa cible, il a crié à gorge déployée pour alerter le voisinage. Sans chercher à comprendre le malfrat a tenté de prendre la fuite. La foule l’a pris en chasse avant de le coincer pour le conduire directement au commissariat de police de Quinzambougou pour les besoins d’enquête. C’est le lieutenant de police Boubacar Aw, chef de la Brigade de recherches qui a pris le dossier en main. Dans les minutes qui ont suivi, il a mis tout en œuvre pour mettre la main sur le bandit. Entre temps, la victime a déposé sa plainte contre son agresseur.
Auditionné, celui-ci reconnu les faits avant de les détailler. Le bandit a ainsi avoué qu’ils (ses amis et lui) vivent dans leur antre au flanc de la colline. Ensuite, il a raconté qu’ils ont l’habitude d’agir de la sorte dès que le besoin pressant d’argent se faisait sentir. Leur stratégie est simple, mais efficace selon le malfrat. Il suffit que le besoin d’argent se fasse sentir chez eux pour qu’ils descendent et sillonnent le marché et ses alentours à la recherche d’éventuelles victimes. « Il arrive souvent que nous rencontrons des vendeurs ambulants. Ainsi, nous faisons semblant d’acheter leurs articles. Ensuite, nous discutons le prix et nous faisons croire à nos victimes que nous avons oublié notre argent quelque part. C’est un moyen pour nous de nous faire éloigner de la foule pour être seuls avec notre victime.
Généralement, ces revendeurs obtempèrent sans broncher », a avoué le malfrat aux OPJ, avant de confirmer que c’était le même cas que ce revendeur de puces et cartes téléphoniques. Après ces aveux du malfrat, les policiers n’avaient plus de temps à perdre avec son dossier. Ils l’ont immédiatement transféré au parquet du Tribunal de grande instance de la Commune II du District de Bamako.