Le Conseil de ministres du 15 février 2023 a adopté un nouveau Projet de Loi. Celui-ci procède à des modifications dans 11 articles de la nouvelle Loi électorale qui annoncent un changement dans le chronogramme électoral. Dont, entre autres : l’élargissement des lieux d’implantation des bureaux de vote des garnisons militaires ; l’institution du vote par anticipation des membres des Forces Armées et de Sécurité ; le remplacement de la carte d’électeur biométrique par la carte nationale d’identité biométrique sécurisée. Mais ce nouveau Projet de Loi est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique malienne.
Elle estime que la Transition risque de s’éterniser. Aussi, la non-convocation à date du collège électoral, pour le référendum du 19 mars 2023, commence à faire douter certains partis politiques et organisations de la société civile malienne de la sincérité du Gouvernement. Sont également nombreux, ceux qui estiment que les Autorités maliennes de la Transition ne seront plus en mesure de respecter le chronogramme électoral. Ainsi, commencent-ils à s’alarmer sur un prochain bras de fer entre le Mali et l’ensemble de la Communauté dite Internationale. Qui déboucherait sur le retour des sanctions.
Toutefois, ce pessimisme n’est pas partagé par la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali (COCEM). Cette ONG apporte son expertise au Gouvernement à travers la proposition de son chronogramme. Ainsi, tout en faisant le constat du retard consommé dans l’organisation des scrutins à venir, la Coalition invite le Gouvernement de Transition à « diligenter l’actualisation du chronogramme des réformes et des élections : en concertation avec l’ensemble des acteurs du processus électoral ». Ainsi la COCEM, considérant qu’il est techniquement impossible de tenir le référendum le 19 mars prochain, propose un nouveau chronogramme électoral. Qui pourrait permettre aux autorités maliennes d’honorer la durée de la Transition.
Pour ce faire, la COCEM propose de tenir le référendum le dimanche 25 juin 2023. Car, elle considère que « le report de la date du référendum permet de rattraper le retard accusé dans la mise en œuvre de certaines propositions avant la tenue des élections. Au nombre desquelles : l’adoption de la loi portant modification de la loi électorale ; la mise en place des Coordinations de l’AIGE ; la finalisation de l’actualisation du fichier électoral conformément au nouveau découpage territorial ; la confection et la distribution de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée ; le parachèvement du processus de réorganisation territoriale et vulgarisation suffisante du projet de la nouvelle Constitution.
De même, la COCEM demande de tenir l’élection des Conseillers des Collectivités Territoriales, le dimanche 29 octobre 2023. Ce scrutin électoral est prévu dans le chronogramme en vigueur en juin 2023. Or, la COCEM estime que ce report permettra de créer les conditions pour la relecture de la loi électorale et la révision exceptionnelle des listes électorales. Mais aussi et surtout, il permettra de rendre les nouvelles régions créées, opérationnelles. La COCEM propose également de boucler le processus électoral par le couplage du scrutin présidentiel à celui et des législatives en 2024. Ainsi, les premiers tours auront lieu le dimanche 04 février 2024. Alors que les seconds tours se tiendront le dimanche 18 février 2024.
Falaye Keïta