Le président du parti ACRT, Issa Kaou N’Djim, ne mâche plus ses mots vis-à-vis du Président de la transition, colonel Assimi Goïta, pour ses ambitions présidentielles. « Pour l’intérêt supérieur du Mali, Assimi doit quitter le pouvoir », a déclaré l’ex-membre du conseil national de la transition (CNT) sur les ondes de la radio Sahel.
Longtemps retranché dans un silence radio sur les questions d’intérêt national, l’ex 4e vice-président du Conseil national de la transition s’est récemment prononcé sur la gestion qui se fait de la transition par celui qu’il qualifiait de « imperturbable patriote Assimi Goïta». Certes, le président du parti ACRT reconnaît que les mouvements ayant conduit à la chute du pouvoir de IBK n’ont « forcément pas raison », mais « l’objectif est », selon lui, « que tout aille bien pour ce pays ».
Pour l’ex inconditionnel du colonel Assimi, les militaires du CNSP » ne peuvent nullement « dire que ce sont eux qui ont arrêté IBK ». « Pour qu’il y ait ce coup d’État au Mali, il y a eu une lutte qui a été parachevée. Il faut que l’on se dise la vérité », a-t-il précisé. Selon lui « Ils (les militaires) ont des armes et ils nous intimident avec, en essayant de nous faire peur, de nous faire taire ou de nous faire disparaître. Ils ne sont pas plus légitimes que nous dans cette lutte ».
Tirant les conséquences de cela, le président de l’ACRT explique que c’est la raison pour laquelle il a été en prison. Le tonitruant dit avoir été « de plus calomnié personne » et « enfermé » pour ses « opinions politiques ». « Si tu vois que Assimi prend un décret pour me chasser du CNT, c’est parce qu’il a une arme aujourd’hui », a-t-il déclaré, sans détours.
Sans langue de bois, M. Issa Kao N’Djim estime qu’il est temps de s’occuper du Mali et des Maliens, leurs besoins alimentaires, éducatifs, sécuritaires, la bonne gouvernance, le retour de l’administration dans les régions du Nord. Au lieu de continuer à dire que tel ou tel de travailler pour la France ou la Russie qui, à ses dires, « ne pourra rien nous apporter ».
L’ex-soutien de la transition est revenu sur les raisons qui l’on poussé à soutenir le Président de la Transition, colonel Assimi Goïta, celles de faire « éviter que l’on rentre dans une autre crise, d’aider Assimi à faire les élections et qu’il retourne dans les casernes. C’est cela le salut de notre peuple et c’est ce qui est bon pour lui et pour tous ». Malheureusement, le numéro 10 comme l’ont surnommé ses admirateurs n’est pas tendre avec son ex-mentor : « Pour l’intérêt supérieur du Mali, Assimi doit quitter le pouvoir, prendre ses hommes et retourner au camp pour sécuriser le pays. C’est son rôle. C’est ce qu’il doit faire. »
Et Issa Kao N’Djim d’asséner : « Si tu vois que personne ne peut dire la vérité à Assimi, c’est parce que l’on craint d’aller en prison. C’est une manière de confisquer le pouvoir. »
Le président de l’ACRT ne craint pas le chemin de la prison. Car, soutient-il, le Mali d’aujourd’hui est celui du silence ou de la prison. « Quand tu dis la vérité, soit, ils te font taire, soit, on t’envoie en prison ou ils font ce qu’ils veulent de toi », regrette-t-il. Tout en assumant : « Vous devez accepter que l’on fasse la prison. Qu’ils augmentent le nombre de matelas de la prison… s’il le faut, nous irons ! »
D.C.A