Une suggestion émise par le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla au cours de sa visite effectuée au Mali fin janvier. Le 9 février dernier, l’idée d’une fédération entre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée est réitérée, lors du mini-sommet regroupant les chefs de la diplomatie des trois pays, sous forme de renforcement des liens d’amitié et de coopération entre les trois pays. Nous avons recueilli les avis de certains concitoyens sur la question de fédération.
Selon Salim Diarra, vendeur ambulant, relève avant tout la communauté de destin de trois pays abandonnés par les organisations censées les soutenir. «Nous avons remarqué que le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry ont été exclus des échanges économiques et mis sous sanction par des organisations (CEDEAO et UEMOA, ndlr) dont nous sommes membres parce que nos Etats ont connu récemment des coups d’Etat à cause de la mauvaise gestion des dirigeants déchus. Donc, il est légitime que nous nous unissons désormais en un seul bloc afin de faire face à ces difficultés et de briser nos chaînes de ces soi-disant organisations, pour qu’ensuite on joue la carte du partenariat gagnant-gagnant avec eux», a-t-il justifié. Même son de cloche chez Sériba Coulibaly, fonctionnaire, qui estime qu’une fédération de nos trois pays est une initiative plutôt salutaire à encourager. Pour lui, «l’union de nos trois pays constitue une grande force pour cette fédération naissante, que ça soit sur le plan économiques ou sécuritaire». Et de rappeler l’existence d’une forme de fédération du temps du président Sékou Touré en soutenant par conséquent qu’il n’y a rien de surprenant à ce que les trois pays envisagent de fédérer compte tenu de la position de chacun dans la CEDEAO et l’UEMOA. Le commerçant Boubacar Sacko abonde dans le même sens en relevant que «nos trois pays ont déjà vécu une situation pareille» avant que leurs désaccords n’entraînent une rupture. La réunification, estime-t-il, arrive à point nommé, par conséquent, pour faire face aux sanctions sous-régionales. «Il est légitime que nous disions non et décidions de prendre le taureau par les cornes, afin de prendre notre envol et quitter ses soi-disant organisations qui servent l’occident. Je souhaite de tout cœur que le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry s’unissent», a-t-il confié.
L’initiative de se fédérer est également louée par Moussa Diarra, enseignent à la retraite, pour qui «ce sont les politiciens qui ont créé une différence entre les pays dans le sillage d’occidentaux qui ont semé la zizanie». Ce qui s’est soldé, à ses yeux, par la rupture des liens fraternels qui unissaient les peuples. «Si nos différents Etats prennent l’initiative de fédérer quoi de plus normal que de les encourager dans l’avènement de ce jour historique. Si le Mali a trouvé des Etats qui ont le même objectif, je trouve opportun qu’ils s’unissent pour faire face à la trahison des autres Etats qui sont les marionnettes de la politique française», a-t-il déroulé.
Aly Poudiougou