Dans une déclaration publiée après la réunion de son Comité Directeur du samedi 18 février 2023, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a appelé les Maliens dans leur ensemble à l’union sacrée autour du Mali. Et aussi d’exhorter les autorités de la Transition au Mali d’engager des discussions avec les chefs djihadistes qui sont Iyad Ag Aghaly d’Ansar Eddine et Hamadoun Kouffa de Katiba Macina. Cette proposition est-elle encore opportune ?
Selon le parti de l’ancien Ministre des Affaires estrangères, Tiébilé Dramé, la situation qui prévaut au Nord, au Centre, et à l’Ouest de notre pays exige le rassemblement et l’union sacrée des filles et fils du pays. Et de réaffirmer sa solidarité avec les populations du Nord et du Centre du Mali confrontées aux exactions de toutes sortes. De ce fait, le PARENA dit renouveler son soutien à nos Forces Armées Maliennes (FAMa) qui, jour et nuit, veillent sur la sécurité du pays et la liberté du peuple. De même que sa solidarité à l’endroit des familles des FAMA morts pour le Mali.
Dans ladite déclaration, le Comité Directeur du PARENA invite à la retenue toutes les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger (APR). Qui reste, selon le parti du bélier blanc, malgré la nécessité de l’améliorer, un instrument incontournable dans la quête de paix et de stabilité au Mali. Pour ce faire, estime le PARENA, les parties signataires doivent-elles conformer leurs actes et paroles à leurs engagements pris dans le cadre de l’APR, entre autres, le respect de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté de l’Etat ainsi que sa forme républicaine et son caractère laïc.
« Le PARENA appelle à la retenue et à l’esprit de responsabilité de tous les citoyens maliens, de Diboli à Tinzawaten, afin d’éviter une nouvelle guerre civile qui ne manquerait d’aggraver l’impasse et l’instabilité, et de menacer l’existence du Mali », a-t-on souligné dans cette déclaration. Dans la même dynamique, le PARENA exhorte les autorités maliennes à engager un dialogue constructif avec tous les acteurs maliens de cette situation d’insécurité notamment Iyad Ag Aghaly (Ansar Eddine) et Hamadoun Kouffa (Katiba Ansar Eddine Maasina). « Le PARENA invite l’ensemble des forces vives du pays à des initiatives concertées et communes pour la restauration de la paix et la stabilité au Mali », a-t-on ajouté.
En effet après lecture de cette déclaration, il ressort que la proposition principale faite par le PARENA consiste à dialoguer avec les chefs djihadistes. Or, il convient de rappeler que le dessein principal de ces djihadistes est d’instaurer une République islamique au Mali, ce qui effacera le caractère laïc de notre République. Un principe auquel le PARENA lui-même à travers cette déclaration se dit attaché. Ce qui est une contradiction. Surtout que le parti de Tiébilé ne définit pas les conditions de ce dialogue au moment où même la communauté internationale et la population malienne dans sa majorité prônent le combat comme seul palliatif contre ces groupes djihadistes.
Ensuite, dans cette déclaration, le PARENA n’a pas parlé de la montée en puissance de nos FAMa, qui est une réalité aujourd’hui. Est-ce une manière déguisée du parti du bélier solitaire de douter des capacités des FAMa à venir à bout de ce djihadisme ? D’où sa seule proposition de dialoguer avec ces chefs jihadistes, qui sont pourtant sur la liste noire de toutes les grandes puissances du monde.