Le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, a présidé le jeudi 16 février à la conférence de lancement du processus budgétaire 2024. Elle consiste à lancer le processus d’élaboration du projet de la loi de finance de l’année prochaine. Occasion pour le patron de l’Hôtel des Finances d’insister sur les politiques à adopter pour relever les défis auxquels l’économie malienne confrontée.
En 2024, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente et responsable, malgré un regain de la croissance du PIB réel. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, qui a souligné la résilience de l’économie malienne. Selon Alousséni Sanou, la politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 4,5% du PIB en 2024.
Cette situation fait suite aux nombreux engagements du gouvernement notamment dans le cadre du renforcement des acquis en matière de défense et de sécurité ainsi que de l’amélioration des infrastructures socioéconomiques de base pour de meilleures conditions de vie des populations. « Il reste entendu qu’à moyen terme, la politique budgétaire s’inscrirait dans la dynamique de revenir progressivement au critère de convergence communautaire de 3% », a expliqué le patron de l’hôtel des Finances, déterminé à redresser la barre.
Cette reprise économique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire et une amélioration de la qualité de la dépense publique en veillant sur la viabilité à long terme des finances publiques. « Les perspectives de croissance de 5,% en 2023 et 5,2% en 2024 sont meilleures comparativement au niveau de croissance de 2022 de 3,7% », s’est réjoui le directeur général du Budget, Ahmadou Tijani Haïdara.
Revoir la masse salariale du pays
Il a souligné que le taux de croissance du Mali en 2022 contrairement aux années précédentes est inférieur à la moyenne des pays de l’UEMOA. Ce qui peut s’expliquer par l’effet des sanctions économiques et financières. Il a aussi évoqué le pic d’inflation en 2022 (6% pour le Mali et 7% pour l’UEMOA) qui s’explique par les conséquences du conflit en Ukraine.
Le co-coordinateur du groupe de dialogue Economie, Finances, Développement du secteur privé et la statistique a salué les efforts du gouvernement dans le cadre de la maîtrise budgétaire. Toutefois, Adalbert Nshimyumuremyi a invité l’exécutif à prendre en compte certains points comme la masse salariale qui représente 56% du budget fiscal en 2022 contre une norme communautaire fixé à 35% et de réduire le poids des charges communes.
Au cours de cette rencontre, les participants vont plancher sur trois thèmes importants pour le processus budgétaire 2024. La première porte sur « la Problématique de l’évaluation de la performance des programmes : les acquis, les contraintes et défis ». Le deuxième aborde « le processus d’élaboration du Budget et l’articulation entre les documents de planification stratégique nationale et les documents budgétaires : Enjeux, bonnes pratiques et perspectives d’amélioration ». Enfin, le troisième est relatif à « l’amélioration du contrôle budgétaire : les acteurs et leurs rôles ».
La cérémonie a été marquée par la projection du magazine « Retour d’expérience sur la mise en œuvre du Budget-programme ». Puisque, faut-il le souligner, la gestion budgétaire au Mali a basculé il y a cinq ans en mode budget-programmes conformément à la loi n°2013-028 du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances.
Abdrahamane SISSOKO