A propos des risques de reprise de la guerre à Kidal, l’un des ex-rebelles, président des mouvements de l’Inclusivité, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, non moins membre influent du Conseil national de Transition (CNT) estime que la CMA n’est pas dans la dynamique des hostilités.
« Je crois que pour la situation à Kidal, en réalité, les gens donnent un contenu qui est loin d’être vrai. D’abord, ceux qui se permettent de faire des communications, qui résistent à la volonté de mettre en œuvre rapidement cet accord, ne répondent pas au nom de tous les mouvements signataires et à toutes les populations. Donc, il faut situer les choses dans leur contexte », assure le président des mouvements de l’inclusivité, non moins président de la Commission développement rural du CNT. Et d’ajouter : « La deuxième chose, même au sein de cette plate-forme, les responsables, qui sont au sein de cette plate-forme, ne représentent pas tout le monde. Ils ne sont pas dans une dynamique d’hostilités envers leur pays. Il y a des gens dans cette plate-forme, qui sont des républicains et ne vont jamais engager des hostilités envers leur pays ». Donc en réalité, relève Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, « il y a toujours un marché de dupes quelque part, ou quelqu’un dans le groupe subit des pressions, des menaces ou des invectives extérieures ». Ce qui fait, assure-t-il, qu’ils sont dans cette disposition. « Sinon, je pense plutôt que ces responsables sont dans la CMA et ils sont pris en otage par quelqu’un, sinon ils n’ont pas la capacité d’engager des hostilités aujourd’hui avec l’Etat du Mali qui est aussi leur Etat ».
Pour ce Conseiller CNT, parmi des responsables de la CMA, il dit en connaître qui sont « de grands républicains qui ne font jamais tourner le dos à leur Etat ». Mais, tempère-t-il, pour des intérêts de circonstance, de compromission, ils ont ensembles. « Mais, je crois que celui qui tire les ficelles de cette position, je vois plutôt quelqu’un qui est pris en otage par les invectives et des menaces. La solution à cette situation de continuer à discuter avec eux, mais qu’il ne faut pas perdre le temps d’attendre, parce qu’il y a une majorité de mouvements signataires qui n’attendent que le DDR. Il faut répondre à cela, ce qui va faciliter le travail. On ne peut pas bloquer le processus de DDR, simplement parce qu’on attend une minorité, qui n’est même pas le dixième du grand groupe. »
Pour notre interlocuteur, la situation ne permet pas aujourd’hui de circonscrire l’insécurité sur le terrain. Et, à le croire, les terroristes vont profiter de cette confusion, pour continuer à causer du tort à cette population. « …J’encourage le gouvernement à continuer dans cette dynamique de paix qu’il est en train de faire bien avec responsabilité, de continuer à donner le temps aux gens de comprendre qu’on a que le Mali à partager. Et que nous avons tous le devoir de protéger la paix, de ne pas céder aux ingérences et interférences des pays extérieurs, des mains invisibles qui veulent créer l’instabilité chez nous, où personne ne gagnera ».
Et de souligner n’avoir aucun commentaire à faire par rapport à son collègue qui parlait de « guerre inévitable ». « Vraiment, je n’ai aucun commentaire là-dessus, c’est son droit de parler tout comme les autres, qui sont en train de parler. Les autres qui parlent à Kidal n’ont pas plus de droit que lui de s’exprimer, de donner sa pensée sur la situation. Je pense qu’à son nom, il agit selon son droit. ».
Pour débloquer la situation, indique Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, « il n’y a pas mille chemins ; il faut au DDR. Les questions sur les réformes institutionnelles est un faux débat. Nous sommes en pleine réécriture de la nouvelle Constitution. Tous les segments de la nation sont là, y compris ces mouvements signataires. La Constitution, c’est la mère de toutes les lois et de toutes les réformes. Je ne vois pas de problème de reformes. Tout se passe très bien et il y a des lois, qui sont en cours et d’autres sont déjà votées. L’autre aspect, c’est qu’il y a un découpage territorial en cours, dans lequel chacun a une occasion de faire des propositions pour se sentir concerné dans la gestion de son terroir. Donc, la question des réformes institutionnelles, pour moi, elle est réglée définitivement », a-t-il précisé.
Bruno D SEGBEDJI