Il est d’une vérité reconnue par tous que l’eau est source de vie. Ainsi, afin que l’eau de nos puits, nos forages et de nos jarres ne soit pas du poison pour notre santé, l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali (ANGESEM) monte fermement la garde sur plusieurs fronts à travers la réalisation, la réhabilitation et la gestion de stations d’épuration des eaux usées à Bamako et à l’intérieur du pays.
Dans une stratégie de défense contre les eaux usées, la Directrice de l’ANGESEM, Mme Konaké Ouma Djénéba MAHAMANE et son équipe, intègrent aussi une approche futuriste en contribuant à l’élaboration efficace des éléments de politique et de stratégies de gestion des eaux usées au Mali. Retour sur les actions phares de ce service important qui travaille d’arrache-pied pour le bien-être de tous les Maliens.
Créée par Ordonnance 015/ P- RM du 28 mars 2007, ratifiée par la loi n°07-042 du 28 juin 2007 et modifiée par l’ordonnance N” 2O2O- 007/PT-RM DU 1 8N0V. 2020 et placée sous la tutelle du Ministère chargé de l’Assainissement, l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali (ANGESEM) est un Etablissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière chargée du secteur de l’assainissement collectif des eaux usées. Ayant son siège à Sotuba (Bamako) en pleine zone industrielle, l’ANGESEM a, entre autres, pour missions : d’assurer la gestion durable des stations d’épuration et ouvrages annexes ; d’assurer la maîtrise d’ouvrage public déléguée pour les études, les travaux de réalisation et de réhabilitation des infrastructures et équipements ; d’assurer l’assistance technique aux opérateurs du sous-secteur assainissement à leur demande ; de contribuer au renforcement de la communication pour la promotion de l’assainissement; de contribuer à l’élaboration des éléments de politique et de stratégies de gestion des eaux usées. Tous ces travaux sont réalisés par une Direction générale, quatre départements, deux Bureaux en staff et neuf Antennes régionales et du District.
Les prouesses de l’ANGESEM
De sa création à nos jours, l’ANGESEM a réalisé plusieurs actions concrètes sur le terrain contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la santé et du cadre de vie des populations. Pour faire ces travaux, elle était sur tous les fronts où le besoin s’est manifesté. À commencer par les zones industrielles, les hôpitaux, les teintureries et même dans nos quartiers (eaux usées domestiques). Et cela, partout sur toute l’étendue du territoire nationale (à Bamako et à l’intérieur du pays).
Au titre des actions déjà concrétisées de l’ANGESEM, on peut noter plusieurs action dont la réalisation, la réhabilitation et la gestion des stations d’épuration des eaux usées industrielles de Sotuba d’une capacité installée de 5 000m3/jour. Ces stations sont conçues pour gérer les eaux usées de la zone industrielle du District de Bamako, soit environ 34 400m3/an d’eaux usées domestiques ; 1,1 million de m3/an d’effluents prétraités de 57 unités industrielles ; 6 263 m3/an d’eaux usées issues de 94 Garages et 7500 ml de réseau d’égouts.
Actuellement, plus de 29 unités industrielles sont connectées à la station et sont équipées d’unités de prétraitement avec 1 400m3 d’eaux usées traitées.
Aussi, l’ANGESEM a installé, entre autres, la station d’épuration des eaux usées de teinturerie de SOTUBA d’une Capacité de 500m3/J ; la Station d’épuration des eaux usées de l’Hôpital du Point G, une station de type Réacteur Bio Séquentiel (RBS) d’une capacité de 300m3/j et 2 336 ml de réseau d’égouts ; la Station d’épuration des eaux usées de l’Hôpital de la ville de Sikasso (Station de type Réacteur Bio Séquentiel (RBS) d’une capacité de 350 m3/ jour et 1500 ml de réseau d’égouts ; les Stations d’épuration des eaux usées de l’Hôpital dermatologique de Bamako, ex Institut Marcoux (Station de type Réacteur Bio Séquentiel) d’une capacité de 100 m3/ jour et 1.286 ml de réseau d’égouts ; la Station d’épuration des eaux usées de l’Hôpital du Mali à Bamako (station de type Réacteur Bio Séquentiel) d’une capacité de 350 m3/ jour et 1000 de réseau d’égouts ; la Station de la Cité administrative d’une capacité de 300 m3/j ; la Station d’épuration de la ville de Mopti issue d’un projet pilote réhabilitée de type lagunage étendu d’une capacité de 150m3/j et 8.590ml de réseau d’égouts dont 517 concessions sont connectées sur 20.701 ; la Station d’épuration de la ville de Tombouctou réhabilitée de type lagunage étendu d’une capacité de 300 m3/j et 17.920ml de réseau d’égouts dont 617 concessions raccordées sur 9376. À noter que l’ANGESEM entretient régulièrement ces installations en vue de leur bon fonctionnement.
Des partenariats gagnants-gagnant
Comme le disait l’ancien président de la République, le Général Amadou Toumani Touré, qui veut aller loin va avec les autres. Ainsi, la Direction Générale de l’ANGESEM dans le souci de renforcer la résilience de son service, s’est beaucoup investi dans la diversification de ces partenaires. C’est dans ce cadre que plusieurs conventions ont été paraphées avec plusieurs structures au-dedans comme au dehors du Mali. Parmi les partenariats qu’elle a tissé, on peut, entre autres, citer la convention avec la SOMAGEP pour le recouvrement de la redevance du service public d’assainissement des eaux usées; le partenariat signé dans le cadre d’un plaidoyer en faveur de la mise en œuvre du SDAB avec la Coalition nationale, Campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA) ; l’Accord cadre de partenariat signé pour les échanges d’expériences et de renforcement de capacités avec l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) ; la signature d’un protocole de collaboration en vue de créer un cadre de travail entre les parties signataires, basé sur l’accompagnement des actions de développement avec Water Aid.
Mieux, la Directrice de l’ANGESEM, soucieuse de s’inspirer des bons exemples en matière d’épuration des eaux usées dans la seule ambition de faire mieux, n’a pas lésiné sur le renforcement des capacités de son personnel. Elle s’est engagée dans plusieurs partenariats dans ce sens ; parmi lesquels, on peut retenir ceux signés avec l’Association des Agences d’eau des Pays Bas et le Programme conjoint d’appui à la gestion intégrée des ressources en eau (PCA-Gire). Mieux, la Direction de l’ANGESEM a aussi prouvé qu’elle sait dénicher des investisseurs prêts à venir aider le Mali dans son combat dur pour l’assainissement. Sur ce terrain, elle a pu convaincre la KFW à signer une convention de partenariat pour la réalisation d’une Station de Traitement des Boues de Vidange (STBV) à Kayes et l’Agence Belge de Développement (ENABEL) qui a réalisé une STBV à Koulikoro à travers son projet « Appui aux collectivités territoriales pour l’eau potable et l’assainissement ».
De bonnes perspectives
Malgré le travail d’Hercule qu’elle réalise avec son équipe, la Directrice de l’ANGESEM est loin d’être satisfaite de son bilan. Elle a encore la tête pleine de rêves pour ce service qui l’inspire profondément.
Comme perspectives, au-delà de la mise en œuvre du Schéma directeur d’assainissement des eaux usées, elle ambitionne de poursuivre la réalisation de stations d’épuration et ouvrages annexes dans le District de Bamako et les capitales régionales. Et surtout, de produire du compost pour l’agriculture avec des boues de vidange; de produire de l’électricité à travers les boues de vidange ; de renforcer le cadre partenarial avec les acteurs de l’assainissement au Mali et les sociétés et entreprises homologues, d’autres pays.
Également, elle ambitionne de poursuivre les activités de communication avec les usagers ; d’optimiser les ressources financières avec l’opérationnalisation de la redevance par la facturation des abonnés SOMAGEP (Tombouctou). S’y ajoutent, la facturation des hôpitaux, en plus des unités industrielles et la signature de contrats de prestation de service avec les établissements commerciaux.
Adama Coulibaly