Le mercredi 8 février 2023, par une décision publiée sur les réseaux sociaux, l’Université privée « Bazo » a exclu trois étudiants, pris en flagrant délit de consommation des stupéfiants dans l’enceinte de l’établissement. Une décision salutaire qui mérite de faire des émules au sein d’autres structures universitaires et scolaires du pays. Cela, au regard de l’ampleur de ce phénomène dans les espaces de savoir, au vu et au su de tout le monde.
Les établissements scolaires, surtout les plus huppés de la place sont devenus des nids de trafic de drogues et d’autres stupéfiants dangereux. En un mot, la consommation des drogues en est devenue monnaie courante de la part des jeunes élèves, filles comme garçons.
Consommation des stupéfiants, pratiques de mauvaises mœurs, impolitesse sont des pratiques des jeunes maliens d’aujourd’hui. Un véritable effet de mode. Cette jeunesse n’a plus de repère surtout avec la propagation des réseaux sociaux à travers lesquels ces jeunes apprennent des choses contraires à nos valeurs. Même les écoles qui étaient des endroits où on éduque et apprendre des bonnes manières sont devenues des lieux pour certains jeunes de pratiquer leurs sales besognes surtout la consommation des stupéfiants. Des élèves et étudiants consomment de la drogue sur les étages de leurs établissements au vu et au su de tous. Et ce qui est arrivé à l’Université Bazo n’est ni la première et doit interpeller tous. Pour la simple raison que cette pratique se fait dans beaucoup d’universités privées et publiques mais personne n’ose en dénoncer, de peur des représailles des concernés ou de leurs parents, qui sont pour la plupart des nantis de la ‘’rue publique’’.
La sanction de l’Université Bazo : une première publiée pour une école privée au Mali
« Les étudiants (…) sont exclus de l’Université Bazo. Motif : la consommation de stupéfiant dans l’enceinte de l’établissement », dispose l’Article 1 de la Décision 0001 portant exclusion/Bazo 2023.
Cette sanction de l’Université Bazo est un acte courageux, qui sort de l’ordinaire dans la gestion des établissements privés dans notre pays. Jamais le malien lambda n’aurait imaginé qu’une école privée puisse avoir le courage de renvoyer ses élèves, qui sont considérés comme des clients et font grossir les recettes de l’école. Cependant, ce courage de cette université privée est à saluer et à encourager. Des universités privées et publiques doivent prendre des mesures allant dans ce sens pour que nos écoles ne deviennent pas des dépotoirs de tout genre de délinquants. Et les ministères en charge de l’éducation doivent emboiter le pas puisque ce sont eux qui s’occupent des questions de l’éducation des enfants.
La baisse de niveau et le mauvais caractère des élèves et étudiants du Mali doivent être au centre des préoccupations de ce Malikoura. L’avenir d’un pays, c’est sa jeunesse. « Si tu ne fais pas pleurer ton enfant, c’est lui qui te le feras » enseigne une sagesse de chez nous.
Adama Tounkara