En dépit d’une fonctionnalité de toutes ces infrastructures et équipements, le service des douanes de la Cité des Askia n’est à peine aux arrêts et ne contribue que trop faiblement aux performances actuelles de la Direction générales des douanes et à ses prouesses crèvent le plafond. Comparée à une récolte de recettes excédant de loin les prévisions et objectifs annuels assignées à la DGD, cette contre-performance locale est même assimilable à un plongeon dans les abysses. En cause, pour beaucoup d’observateurs avertis, un déficit administratif plus criant dans le service des gabelous que dans n’importe quel autre démembrement de l’Etat et qui tire logiquement vers le bas la bonne dynamique douanière à l’échelle nationale. Difficile de déterminer les proportions de l’écart, mais on sait, en revanche, que l’absence de l’administration est progressivement devenue un filon pour les services régionaux. Ces derniers, selon des sources concordantes, se la coulent douce en se substituant pratiquement aux leviers de la douane. Il s’agit, en clair, du Gouvernorat de la région et des préfectures vers lesquels convergent tous les droits de douanes ramenés à leurs proportions de bakchich, au grand dam du trésor public. Et pour cause, la fuite de gabelles en direction des cagnottes individuelles d’autorités administratives réduit le potentiel de ressources à son strict minimum pour une direction régionale capables d’engranger jusqu’à 150 millions par mois selon les connaisseurs. Puisque les pertes du trésor impliquent un gain pour eux, la mafia administrative n’a visiblement nul intérêt à rendre fonctionnel les services chargés du prélèvement régulier des droits de douane. C’est l’interprétation qu’en font les observateurs avec les multiples tentatives déjouées de réhabiliter lesdits services, à cause des obstacles vraisemblablement dressés par une administration régionale déterminée à demeurer dans son rôle d’interlocuteur informel des importateurs. Du pain béni pour ces derniers, quoique certains aient hâte d’un retour à la normale avec la conscience que l’aubaine ne saurait s’éterniser.
Entre les autorités et la magistrature, le match de l’ordonnance était plié d’avance
Les magistrats – ou du moins la frange de la magistrature encore hostile à une certaine ordonnance litigieuse – attendent avec impatience l’issue de la procédure judiciaire déclenchée contre la rallonge accordée à leurs collègues triés sur le volet pour l’âge de départ à la retraite. Le hic c’est qu’il revient à la même juridiction bénéficiaire de la mesure d’examiner ledit recours. La sentence est donc connue d’avance chez une Cour Suprême qui s’était illustrée par un libre-service dans le dossier, en adoubant le passage en force des hautes autorités par un avis favorable à l’ordonnance modificative de la loi organique ayant supplanté le décret rejeté par la Cour constitutionnelle. Laquelle institution avait été derechef sollicitée pour une partition superflue consistant à donner son avis similaire sur une ordonnance applicable, en vertu de la loi fondamentale, aussitôt après son adoption par un conseil des ministres. Quoi qu’il en soit, l’ordonnance, dont l’annulation par la Cour suprême tient de l’inimaginable, est par ailleurs déjà entrée dans un processus irréversible de son application après son en engagement dans la procédure législative. En effet, selon la constitution en vigueur, aussi longtemps qu’elle n’aura pas été examinée par le Conseil National de Transition le texte en question continuera de produire son effet recherché : la prolongation de l’âge de départ à la traite pour certains membres de la Cour suprême
Rassemblées par la Rédaction