Malgré la montée en puissance des FAMa, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader au nord, centre et sud du pays avec les récentes attaques de kolokani de Kasséla et de Marakacoungo. Depuis un certain temps, on assiste à un accroissement des attaques djihadistes vers le Sud et quelques périphéries de Bamako. Les alentours de Bamako seraient-ils devenus la nouvelle cible des groupes djihadistes ? Comment mettre un terme à ces attaques urbaines qui menacent la capitale ?
Aujourd’hui beaucoup de personnes font la même lecture et affirment sans ambages que depuis décembre 2022 jusqu’à maintenant les terroristes écument désormais le sud comme en attestent la série d’accrochages entre les groupes terroristes et les FAMa aux alentours de la capitale. Toutes ces attaques des forces du mal montrent à suffisance qu’elles peuvent non seulement frapper là où elles veulent et surtout à des endroits considérés comme sensibles, mais aussi et surtout prouver aux autorités maliennes qu’elles ont une puissance de feu qui peut leur permettre d’attaquer n’importe quel endroit en dépit de leurs énormes moyens et malgré la lutte implacable que les autorités mènent contre ces groupes djihadistes.
Il est fort à parier que si l’on continue à semer la chienlit dans les centres urbains, que les autorités perdront leur popularité et nous assisterons à un rejet, voire une révolte contre une l’autorité militaire. Il sera même dit que les autorités sont incapables de ramener la paix dans le pays. En effet, les autorités doivent tirer les leçons et mettre en place des stratégies adéquates pour éradiquer le fléau terroriste.
A la question de savoir Comment mettre un terme à ces attaques urbaines qui menacent la capitale, il faut savoir que la seule réponse militaire ne peut pas mettre fin à ces incursions urbaines. Il est extrêmement important de jouer sur des causes profondes, qui sont l’injustice, le sentiment d’abandon pour certains, la corruption, l’inéquitable répartition des richesses, le sous-développement et le chômage endémique des jeunes.
En définitive, les autorités maliennes sont fortement interpellées. Elles doivent non seulement doubler de vigilance, mais aussi instaurer un état d’alerte maximum sur l’ensemble du territoire et enfin renforcer les contrôles sur les principaux axes de la capitale et aux abords des bâtiments publics.
Assitan DIAKITE