Pour clôturer la semaine de commémoration des attaques d’Aguelhoc, le Front Uni pour la Sauvegarde de l’Intégrité du Mali (plateforme FUSI-Mali) a organisé une conférence débats le 25 janvier à la Maison des Ainés sous le thème : « avec le soutien et l’accompagnement des populations, l’armée malienne monte en puissance ». La cérémonie a enregistré la présence du Président du FUSI-Mali, Tiemoko Goïta qui avait à ses côtés son vice-président, Cheick Oumar Sidibé, du président du parti Lumière, Seydou Diawara, de Golo Diarra, chercheur en relations internationales et expert aux conflits armés au Sahel.
« Face à la montée en puissance des forces armées maliennes par rapport aux réalités conflictuelles du pays, il est bon de savoir qu’est-ce que la population peut faire pour aider son armée qui se bat au front dans des conditions difficiles et dans une situation de géopolitique très compliquée ? » a posé comme question, l’expert aux conflits armés au Sahel, Golo Diarra, au début de son exposé. Pour répondre à cette question il dira que la population ne doit pas se laisser dominer par l’idéologie des groupes armés séparatistes. Les groupes terroristes, dit-il, sont désorganisés et affaiblis et ils cherchent aujourd’hui de s’approcher des grandes agglomérations pour mener des attaques spontanées. Toute chose, dira-t-il, qui fait partie de leur mode d’opération. Histoire de montrer à l’armée malienne que les terroristes sont présents qu’ils peuvent attaquer le Mali à tous les niveaux. Pour cela, le conférencier estime que les Maliens devraient vivre avec cette réalité et prendre conscience pour bien se comporter devant les différentes situations. « Nous avons beaucoup travaillé et échangé avec le chef d’Etat major, nous avons montré à tous les niveaux que l’armée seule ne peut pas gagner cette guerre et que ce n’est pas par la force qu’on peut régler » dit-il. C’est pourquoi, il a demandé l’implication de la population dans cette lutte tout en comprenant les stratégies des groupes armés terroristes islamistes.
« A partir du moment où le Mali a eu du courage de comprendre les groupes armés séparatistes, de les intégrer dans le cadre de l’accord d’Alger, il faut réfléchir sur les groupes armés islamistes, de rechercher à créer avec eux un cadre de dialogue » a – t – il proposé. Cela, estime-t-il, pour essayer de leur mettre en contact avec les leaders religieux pour travailler ensemble sur le contour d’un islam commun, conformément aux enseignements du prophète Mohamed (PSL), pour apaiser les dégâts. Selon lui, la guerre n’est pas encore achevée, notre pays a besoin des hommes pour conserver nos militaires et nos munitions. Donc si le dialogue est possible, qu’il faut que les autorités ouvrent cette voie avec les groupes terroristes.
Pour sa part, le Vice-président FUSI-Mali, Cheick Oumar Sidibé a rappelé que sa plateforme, Fusi-Mali, a été mise en place suite à l’attaque d’Aguelhoc. Depuis cette date qu’elle s’est fixée comme objectif de soutenir l’armée et de défendre l’intégrité du Mali, de faire en sorte que notre pays puisse s’exprimer partout sur son territoire. D’ailleurs, il affirmera que le FUSI-Mali a entrepris des actions pour donner plus de visibilité aux actions des Fama et faire en sorte que tous les Maliens se retrouvent autour de notre armée. « Ce travail que nous abattons depuis quelques années, nous a conduit à initier depuis 4 ans la semaine commémorative des évènements d’Aguelhoc. Donc à cette occasion nous informons les gens sur les causes de ce drame mais aussi des conséquences qui a engendré mais évidemment des dispositions qui sont entreprises pour que plus jamais des situations comme ça ne se reproduisent encore dans notre pays » a-t-il fait savoir.
A ses dires, le FUSI-Mali est en train de penser à d’autres concepts de célébrer ces évènements. « Car l’objectif final reste que tous les Maliens reviennent à la raison, que tout le monde se donne la main, que l’on fasse de la cohésion le cheval de bataille » a plaidé M. Sidibé avant de conclure que sans la sécurité, le développement du pays devient une illusion.
Par Fatoumata Coulibaly