Soixante-neuf (69) personnalités ont été nommées par décret du président de la transition, vendredi dernier, pour la « finalisation du projet de Constitution ». Déjà, trois formations politiques ont réagi à ce décret du Colonel Assimi Goïta. Dans les différents communiqués, le ton va de modéré à excessif.
« La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ne prendra pas part à la Commission chargée de la finalisation du projet de constitution », a déclaré le mouvement indépendantiste dans un communiqué signé, ce 27 janvier 2023, par son porte-parole Almou Ag Mohamed. En réalité, la CMA n’a pas de grief contre le projet de nouvelle constitution. Cependant, sa relation avec le gouvernement est tendue au point que le mouvement ait suspendu sa participation à l’Accord d’Alger. Selon Almou Ag Mohamed, le nom sur le décret avait été donné avant cette suspension.
Surprise à la CODEM…
À la CODEM, c’est la surprise après la publication du décret du Colonel Assimi Goïta. Le nom d’Amadou Aya, secrétaire général adjoint de la Convergence pour le développement du Mali figure sur la liste des personnalités devant finaliser le projet de constitution. « Surprise » et étonnée par cet état de fait, la CODEM se « désolidarise » du choix des membres de la commission. Aussi, le parti de Poulo annonce qu’elle ne reconnaîtra pas les éventuelles conclusions qui sortiront des travaux de la commission de finalisation du projet de constitution.
Dans son communiqué signé par le président du parti Housseini Amion Guindo dit Poulo, la CODEM « juge inopportun » le projet de constitution. Selon le parti, l’initiative viole la constitution en vigueur dont aucune disposition ne donne ce pouvoir à une autorité de transition. A noter qu’en dépit du communiqué du parti, la participation d’Amadou Aya ou non, en son nom propre, à la commission n’est toujours pas tranchée. Contacté par Maliweb.net, un cadre du parti affirme que l’intéressé « en déplacement » devra s’expliquer à son retour.
La CMAS… barrage au projet
Sur un ton qui lui est propre, la CMAS informe qu’elle « utilisera tous les moyens légaux pour faire barrage audit projet ». La Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS) rappelle au président de la transition, dans un communiqué signé ce 28 janvier qu’aucune norme du droit positif malien ne lui donne la latitude d’élaborer une nouvelle constitution. En poursuivant cet objectif, le président de la transition, insiste la CMAS, « viole la Charte de la Transition et agit sans droit ni titre, donc en toute illégalité ».
Mamadou TOGOLA