La Turquie a convaincu la Russie et l’Iran de ne pas intervenir en Syrie pendant l’offensive des rebelles qui a conduit à la chute de Bachar al-Assad, a affirmé vendredi le ministre turc des Affaires étrangères.
« La chose la plus importante à faire était de parler aux Russes et aux Iraniens et d’être sûr qu’ils n’entreraient pas militairement dans l’équation. Nous avons parlé avec les Russes et les Iraniens, ils ont compris », a déclaré Hakan Fidan lors d’un entretien diffusé en direct sur la chaîne privée turque NTV.
« Afin qu’il y ait un minimum de pertes en vies humaines ici, nous nous sommes efforcés d’y parvenir sans effusion de sang en poursuivant des négociations ciblées avec deux acteurs importants capables d’utiliser la force », a-t-il poursuivi.
Pour le chef de la diplomatie turque, si Bachar al-Assad avait reçu le soutien de la Russie et de l’Iran, il y avait un risque que « la victoire de l’opposition (…) prenne beaucoup de temps et cela aurait été sanglant ».
« Mais les Russes et les Iraniens ont vu que ça n’avait plus aucun sens. L’homme dans lequel ils ont investi n’est pas un homme à investir. De plus, les conditions dans la région, ainsi que les conditions mondiales ne sont pas les mêmes », a-t-il précisé.
A l’issue d’une offensive de 11 jours, la coalition rebelle dominée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a renversé dimanche le pouvoir de Bachar al-Assad, qui a fui en Russie avec sa famille, selon les agences russes.
Soutien de longue date de groupes rebelles en Syrie, la Turquie a salué le départ de Bachar al-Assad.