Pendant trois ans, il a soutenu la junte malienne du mieux qu’il pouvait, se mettant souvent à dos la classe politique. L’aventure aurait peut-être pu se poursuivre à la primature , s’il n’avait pas décidé d’étaler ses divergences avec les militaires en public le 16 novembre dernier.
En effet, ce jour-là, Choguel Maiga a profité d’une rencontre avec les militants de son mouvement, le M5 – RFP pour révéler à ses compatriotes qu’il était victime d’isolement au sein du gouvernement.
Ce sont les « aléas de la politique »
Le sexagénaire disait n’avoir jamais été consulté sur le report des élections et l’organisation de la campagne référendaire. « Tout se passe dans l’opacité totale » et à « mon insu » a martelé le natif de Tabango.
Après cette sortie médiatique, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, a dissous son gouvernement.
Hier dimanche, alors qu’il rencontrait les Forces du changement pour les remercier de leur soutien, Choguel a brièvement évoqué son limogeage, le mettant sur le compte des « aléas de la politique ». Pour lui, il n’y a pas de quoi en faire un drame , puisqu’on « est tous amené à remplacer quelqu’un… ».
Les « contradictions (ne doivent pas se) transformer en antagonisme »
Ses propos laissent penser qu’il ne nourrit aucune rancune envers les militaires au pouvoir. Il appelle d’ailleurs les Forces du changement à soutenir la transition, parce qu’en réalité, les « contradictions (ne doivent pas se) transformer en antagonisme ».
« Nous avons l’obligation de faire en sorte, tous les Maliens de bonne foi doivent faire en sorte que les autorités de la Transition réussissent la mission de refondation de l’État malien. Il ne faut pas que les gens se sentent frustrés au point de ne pas souhaiter la réussite des autorités de la transition. Tout le monde va passer, seul le Mali reste » a déclaré Choguel Maiga.
Les militaires peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles. A priori, le natif de Tabango ne sera pas une menace.