Des enseignants sans salaire
Les écoles catholiques ont existé bien avant l’accession du Mali à l’indépendance en 1960. En effet, entre 1889 et 1904, l’école de Kita, l’école de Tombouctou et celle de Ségou ont ainsi été créées par des missionnaires blancs.
Mais c’est en 1972 que l’Etat malien a signé une convention avec l’église catholique à travers une subvention à hauteur de 80% du paiement des salaires des enseignants.
C’est cette convention qui sera bientôt suspendue par les autorités scolaires ce qui pourrait provoquer le licenciement de près de 2000 enseignants.
« Nous sommes au 3e mois sans salaire. Nous sommes à peu près 1613 enseignants. Ce sont donc leurs vies et celles de leurs familles qui vont se trouver menacées » explique Kalifa Raymond Kamaté le porte-parole des enseignants de l’école privée catholique du Mali. Selon lui il s’agit de « gens qui ont travaillé pendant plus de 32 ans dans l’enseignement catholique ».
Kalifa Raymond donne ainsi son propre exemple en expliquant qu’il est en service depuis « plus de 31 ans » et du jour au lendemain, on se retrouves dans la rue ».
Inquiétude des parents d’élèves
Même son de cloche de la part de Jean qui a ses deux filles dans une école privée catholique de Bamako. Il est partagé entre doute et espoir.
« Nous serons obligés de chercher une nouvelle école pour nos enfants. Cela va aussi attrister l’enfant à l’idée de quitter un établissement pour un autre établissement » déclare-t-il à la DW tout en espérant que « les décideurs trouveront une solution à ces problèmes « .Les autorités scolaires justifient la suspension de la subvention aux écoles privées catholiques par le fait qu’elles sont, « sous pression ». Sans plus de précisions. Le Mali compte à ce jour 138 établissements catholiques et quelque 40 000 élèves et étudiants. Ceux-ci pourraient ainsi être privés de rentrée scolaire en octobre prochain.