Hier, lundi 5 décembre 2022, le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) du Mali ont annoncé la suspension de leur grève de 5 jours reconductible, entamée le 29 novembre dernier. Cette suspension fait suite à l’engagement, par le Conseil National de Transition (CNT), de tenir compte de leurs préoccupations lors des séances d’écoute à venir sur le projet de loi controversé.
« Le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) informent leurs militants, qu’ils ont décidé, à l’issue d’une réunion conjointe tenue ce jour 5 décembre 2022, de suspendre le mouvement de grève en cours », lit-on dans le communiqué des deux syndicats. Selon le communiqué, « cette décision s’explique par les efforts entrepris par le Conseil National de Transition, à travers sa commission des lois qui, dans sa correspondance en date du 28 novembre 2022, a rassuré les syndicats de magistrats, de tenir compte de leurs préoccupations lors des séances d’écoute à venir sur le projet de loi controversé ». Les deux syndicats ont exprimé « leur sincère gratitude au Conseil National de Transition pour sa magnanimité et son esprit républicain dans l’animation de la vie publique et osent espérer qu’il continuera d’œuvrer tant pour l’apaisement du climat social, que pour la défense de l’intérêt général ». Pour les deux syndicats, « ce qui est en cause, dans le cas présent, c’est le devenir et la survie de l’indépendance de la magistrature et du principe de la séparation des pouvoirs dans notre pays.» Le SAM et le SYLIMA ont aussi exprimé « leurs regrets pour les nombreux désagréments qui ont découlé du mouvement de grève observé, qui a été imposé aux magistrats du Mali par le Gouvernement de Transition, seul responsable de la perturbation de l’atmosphère au sein de l’institution judiciaire ».
Selon les syndicats « la suspension ainsi souverainement décidée, cessera de produire ses effets si d’aventure de nouvelles velléités étaient constatées dans le sens du bafouement de l’indépendance de la magistrature », précisant que « cela conduirait à la reprise automatique du mouvement de grève sans le moindre préavis ».
Le 28 novembre 2022, le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont decreté une grève de 05 jours, allant du 29 novembre au 05 décembre 2022 sur toute l’étendue du territoire national, reconductible au besoin. L’arrêt de travail effectif faisait suite à l’échec des négociations entre les syndicats et la partie gouvernementale. Les syndicats exigent le retrait du projet de loi portant modification de la loi N° 2016-046 du 23 septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle qui, selon eux, porte atteinte à l’indépendance de la magistrature.
M.K.D