Député français, Nicolas Dupont-Aignan est contre le maintien du Franc CFA en Afrique. Selon l’homme politique, la France doit changer sa stratégie en Afrique et laisser aux pays leur liberté monétaire. Selon lui, aucun développement ne se fera en Afrique avec une monnaie comme le Franc CFA arrimée à l’Euro.
« Je crois qu’il faudrait comprendre, un jour, que ces pays d’Afrique ont besoin de retrouver de la production agricole, industrielle… Pour connaître assez bien le Sénégal, ce pays importe tout. Et quand on a une monnaie trop chère arrimée à l’Euro, on ne peut pas se développer. C’est quand même incroyable que tous les pays aient utilisé la dévaluation pour se développer alors qu’on le nie pour ces pays (d’Afrique). Donc je crois que la question n’est pas le taux de change fixe, mais le niveau de taux de change qu’il faut faire évoluer. Regardez la stratégie qu’ont eu Singapour, les pays d’Asie, les États-Unis… Et l’Afrique n’aurait pas le droit elle aussi de gérer ses taux de change ? Je pense qu’il est absolument indispensable de changer de système et de le faire le plus rapidement possible car la dégradation de la position de la France en Afrique est catastrophique », a-t-il déclaré lors d’une réunion de la Commission des Affaires étrangères de l’assemblée nationale française.
« Qu’on aime ou qu’on aime pas, le Franc CFA est perçu comme le maintien d’un lien ancien »
« Je comprends totalement la volonté des peuples africains de retrouver leur liberté monétaire qui est indissociable de la construction de leur avenir. Et je pense que ce serait un contresens total que la France s’arc-boute sur cette zone de Franc CFA. D’ailleurs, elle (la France) a perdu une partie de son pouvoir, elle en devient le bouc-émissaire et nous sommes en train de nous fâcher avec toute l’Afrique à cause de cela. Je pense qu’il faut regarder les choses en face. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, qu’on soit d’accord ou pas, le Franc CFA est perçu comme le maintien d’un lien ancien et je crois qu’il faut avoir le courage de le remettre en cause de manière intelligente, car si nous ne le faisons pas nous, ce seront les Chinois ou les Russes ou les Américains qui le feront », a ajouté le président du parti Debout la France.