C’est ce qu’a déclaré le premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine dans une interview au journal Washington Post.
« Les Américains sont restés sur notre territoire sans rien faire pendant que les terroristes tuaient des gens et brûlaient des villes. Venir sur notre territoire et laisser les terroristes nous attaquer n’est pas un signe d’amitié. Nous avons vu ce que les États-Unis étaient prêts à faire pour protéger leurs alliés, comme en Ukraine et en Israël », a-t-il souligné, ajoutant que les autorités nigériennes « étaient perplexes au moment où les États-Unis ont gelé leur soutien militaire, insistant sur le maintien des troupes dans le pays sans justifier la poursuite de leur présence ».
Le premier ministre a noté que le Niger n’aurait pas demandé l’aide de la Russie et d’autres pays si les États-Unis avaient répondu à sa demande de soutien supplémentaire écrit TASS.
Selon lui, la réaction de Washington au coup d’État au Niger a contrasté fortement avec celle d’autres pays, dont la Russie, la Turquie et les Émirats arabes unis, qui ont salué les nouveaux dirigeants nigériens. Les nouvelles autorités nigériennes ont été particulièrement irritées par le comportement de la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, qui a appelé le gouvernement à « s’abstenir de s’engager avec l’Iran et la Russie si le Niger voulait poursuivre sa relation de sécurité avec les États-Unis ». Selon Ali Lamine Zeine, Washington a même menacé le Niger de sanctions s’il concluait un accord de vente d’uranium à l’Iran.
Le premier ministre a ajouté que ses tentatives de rencontre avec des responsables à Washington étaient rejetées depuis des mois et qu’un nouvel accord régissant la présence des troupes américaines au Niger, rédigé par le vice-président Salifou Modi, avait été rejeté par les Américains. Cependant, les autorités nigériennes comptent sur l’aide des Etats-Unis, y compris sur l’aide économique. « Aucun Nigérien ne considère les États-Unis comme un ennemi. Si des investisseurs américains venaient, nous leur donnerions ce qu’ils veulent. Nous avons de l’uranium. Nous avons du pétrole. Nous avons du lithium. Venez, investissez. C’est tout ce que nous voulons », a ajouté le chef de gouvernement.