L’enquête montre des avancées positives dans la lutte pour l’égalité, mais souligne aussi que les discriminations, le harcèlement et les crimes de haine envers ces populations restent particulièrement préoccupants.
En moyenne au sein des 30 pays sondés (les 27 pays de l’UE, plus la Macédoine du Nord, l’Albanie et la Serbie), une personne LGBTQI+ sur trois (36?%) a connu une discrimination fondée sur son identité dans sa vie quotidienne. C’est une légère baisse par rapport à une précédente enquête en 2019 (42?%). Seule une personne sur 10 dénonce ce type de faits, c’est pourquoi ils restent le plus souvent invisibles, indique l’agence FRA. En Belgique, 30?% disent avoir vécu une telle discrimination l’an dernier (contre 39?% quatre ans plus tôt).
Le nombre de personnes ayant subi des violences et/ou du harcèlement motivé par la haine a augmenté dans toute l’Europe. 15?% des répondants belges ont déclaré avoir été agressés au cours des cinq années précédant l’enquête (13?% dans l’UE). Au cours des 12 derniers mois, 6?% ont été agressés et plus de la moitié ont été harcelés (53?%).
Le harcèlement scolaire semble également prendre de l’ampleur. En Belgique, deux tiers des personnes interrogées (67?%) témoignent avoir été harcelées ou avoir subi des moqueries, insultes et menaces au cours de leur scolarité. En 2019, cette proportion état de 50?%. Cette tendance se confirme au niveau européen, où ce chiffre est passé de 46 à 67?% en quatre ans.
Pour la secrétaire d’État belge à l’égalité des chances, Marie-Colline Leroy (Ecolo), ces chiffres sont “choquants”. Ils rappellent que le travail est “loin d’être terminé” pour qu’en Belgique chacun et chacune puisse être respecté·e pour ce “qu’il ou elle veut être”.
Elle met en évidence que, en Belgique, 16?% des personnes interrogées se sont senties discriminées dans le système de soins de santé. 11% ont souvent pensé au suicide, voire tout le temps, au cours de l’année écoulée. 53?% évitent toujours ou souvent de se tenir la main en public et 27?% évitent certains lieux de peur d’être agressés.
Elle trouve toutefois dans l’enquête quelques notes positives: “55?% des habitants de notre pays estiment que le gouvernement lutte efficacement contre les préjugés et l’intolérance à l’égard des personnes LGBTQIA+. Dans le reste de l’Europe, ce chiffre n’est que de 26?%”.
Le rapport de la FRA sera officiellement présenté vendredi, à l’occasion de la journée internationale contre les LGBT+-phobies et la transphobie. Marie-Colline Leroy présidera alors un événement à Bruxelles dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’UE. L’objectif est de signer une déclaration européenne à cette occasion.