D’abord mené puis devant au score, le PSG a fini par s’incliner contre le Barça au Parc des Princes, en quarts de finale aller de Ligue des champions ce mercredi (2-3). Très inconstants, les Parisiens devront faire un grand coup mardi en Catalogne.
Taxé d’arrogance en avant-match, après avoir annoncé qu’il incarnait «sans le moindre doute» bien plus l’ADN Barça que Xavi Hernandez, Luis Enrique a peut-être gagné cette bataille sémantique, puisque le PSG a eu le contrôle du ballon au Parc des Princes avec quelques séquences typiques de l’esprit catalan. Problème, le projet de jeu de l’entraîneur parisien s’est révélé inefficace face à son ancienne équipe, plombé par une défense hors du coup et des gros trous d’air. Piégé par le jeu direct et la plus grande sérénité des Blaugrana, le PSG a chuté dans un match échevelé au Parc des Princes en quart de finale aller de Ligue des champions (2-3). Il sera dos au mur mardi prochain à Montjuïc.
Après avoir asphyxié le Barça durant vingt minutes (6 tirs à 0 sur la période), Paris a subitement joué à se faire peur avec des trous dans le dos de sa défense. Sauvés par Nuno Mendes sur une tête de Robert Lewandowski (21e) mais ultra-fébriles à l’image d’un Lucas Beraldo limité à ce niveau (voir ci-dessous), les Parisiens ont concédé l’ouverture du score quand Raphinha a sanctionné une action où le Barça avait un temps d’avance sur tout (37e).
Conscient des difficultés de son équipe, Luis Enrique a réagi en remplaçant Marco Asensio par Bradley Barcola à la pause, et en changeant d’animation offensive, avec Ousmane Dembélé dans une position plus axiale. Un coaching détonant, puisque Paris a renversé le match en moins de trois minutes. Dembélé a enfin marqué (48e, voir ci-dessous), et l’euphorie du Parc a semblé porter Vitinha, buteur sur un service de Fabian Ruiz, après un beau mouvement collectif côté droit (51e). Lancé par Lee Kang-in, Barcola a même frôlé le break mais a trouvé la barre (55e). Le PSG semblait alors étendre sa domination, mais le Barça est revenu sur une action sublime, avec une passe magique au-dessus de la défense signée Pedri, tout juste entré en jeu, habilement volleyée par Raphinha (62e).
La fébrilité est revenue dangereusement dans la défense parisienne, et celle-ci a fini par craquer à nouveau, lorsqu’Andreas Christensen a marqué sur un corner d’Ilkay Gündogan, sur lequel Gianluigi Donnarumma n’est pas sorti (77e). Sans un bloc plus solide, il faudra un miracle aux Parisiens pour espérer voir les demi-finales.
Le joueur : Ousmane Dembélé choisit son moment
Aussi régulièrement loué pour les différences énormes qu’il réalise que raillé pour son déchet important à la finition, Ousmane Dembélé a su choisir sa soirée pour faire mouche, enfin. Maladroit dans ses transmissions en première période sur le côté droit, le numéro 10 parisien s’est montré tranchant en passant dans une position plus axiale après la pause. Après un ballon mal dégagé par Ronald Araujo, il a puni ses anciens coéquipiers d’un enchaînement de grande classe, un crochet du droit devant Frenkie de Jong suivi d’une grosse frappe sous la barre du gauche (48e). Son premier but en Ligue des champions cette saison, le deuxième seulement toutes compétitions confondues, après celui inscrit face à Monaco en Ligue 1 (5-2, le 24 novembre). Mais il a ensuite trouvé le poteau (75e), deux minutes avant le but de Christensen.
Le fait : Beraldo, un peu juste à ce niveau
Arrivé cet hiver au PSG, Lucas Beraldo n’avait pas encore eu l’occasion de se frotter à un client tel que Robert Lewandowski, et le néo-international brésilien a souffert le martyr. Le Polonais s’est régulièrement amusé de lui avec un travail de fixation quasi parfait, qui a abouti à deux grosses occasions (6e, 20e) puis à l’ouverture du score (37e). Sur cette action, le joueur de 20 ans s’est laissé aspirer par Lewandowski, et ne l’a ensuite pas bien suivi après son relais avec Lamine Yamal, avant de ne pas pouvoir sortir le tir de Raphinha.
S’il s’est repris par une belle intervention sur Yamal (43e), Beraldo a semblé assez limité pour ce genre de sommet. Il s’est encore fait surprendre sur le deuxième but barcelonais, lorsque Raphinha est parti dans son dos (62e). Une nouvelle grande soirée ratée pour lui, après son carton rouge reçu lors du Classique contre l’OM, le 31 mars. A sa décharge, Marquinhos, Lucas Hernandez et Gianluigi Donnarumma n’ont rien fait pour lui donner plus d’assurance.