1. Mental
«J’ai connu ma première CAN en 1986 au Caire. On avait joué la plus grande du Sénégal que j’ai connue, avec les Thierno Youm, Cheikh Seck, Jules Bocandé, entre autres. On les avait battus un but à zéro. Je m’en suis servi pour dire aux jeunes qu’ils ne nous avaient pas battus alors qu’ils étaient deux fois meilleurs que nous. Cela va se reproduire parce qu’ils sont meilleurs que nous dans le jeu et dans tout, mais on peut les battre. C’est là que tout est parti. (…) On n’avait pas assez de temps pour préparer le match contre le Sénégal. Donc, il ne fallait pas tout bouleverser. On a eu deux à trois séances d’entraînement avant le match. (…) Ce qui va faire la différence, c’est le mental.
2. Thiep vs attiéké
«J’ai dit aux joueurs et à l’entraîneur : ‘Nous avons un mets qu’on appelle attiéké, les Sénégalais ont le thiep. Si l’on met du sable sur le thiep, ils ne pourront plus manger normalement. Donc mettons-y du sable. (…) Comment réussir cela ? On ne les laisse pas jouer. Sinon, ils seront tranquilles et dans leur cocon, ils vont commencer à tourner le ballon. Donc, il faut aller les chercher, les désarçonner. (…) On n’a pas fait de fixation sur Sadio [Mané]. On avait une option sur le côté de Diatta [Krépin] et à gauche (celui de Jakos). Si l’équipe adverse ne bloque pas ces couloirs avec des joueurs de couloirs qui vont vite, ils vont faire la différence. On n’a pas tenu compte de Sadio Mané. C’est un bon joueur, mais il n’est pas Thierno Youm, encore moins Jules Bocandé.
3. L’absence de Pape Guèye
«(…) Donc l’option portait sur le jeu de côtés des Sénégalais, pas sur Sadio Mané qui, pour moi, n’était pas celui qui allait rendre le Sénégal extraordinaire. Le Sénégal manquait d’un excellent milieu de terrain (Pape Guèye). Cette absence nous a fait du bien. Il a une bonne réflexion. Les autres sont bons joueurs, mais sont comme les Ivoiriens.
4. La tactique de Aliou Cissé
«Sur le banc de touche, on n’a pas compris pourquoi les Sénégalais nous ont laissé respirer. (…) Après le premier but, il n’avait pas le droit de reculer. Il fallait qu’ils jouent haut. S’ils étaient venus nous chercher, on allait souffrir. (…) le Sénégal a eu tort. Il a fait quelque chose d’extraordinaire : marquer à la quatrième minute. Cela veut dire qu’on devait prendre trois ou quatre zéro.
5. Emerse Faé
«Le sélectionneur a un groupe d’entraîneurs autour de lui. Il y avait Guy Demel, moi et des anciens internationaux : Kalou Bonaventure, Ahmed Ouattara, Cyril Domoraud. Tout ce monde s’assoit et se parle. La force de Emerse, c’est l’écoute. On lui dit : ‘Non, la CAN ne se joue pas comme ça. On ne peut pas faire ça.’ Il écoute. (…) Le secret : on donnait la composition de l’équipe nous tous, mais Emerse avait droit à une option à lui : Il peut dire : ‘celui-là, il ne joue pas’. Mais tout a été fait ensemble.»