Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale le lundi 5 février 2024, le ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a annoncé l’annulation du concours d’entrée dans la Fonction publique de l’État, en raison de circonstances imprévues.
Un mois après la tenue du concours d’entrée dans la fonction publique de l’État au Mali (du 23 au 31 décembre 2023), exercice budgétaire 2023, le ministre en charge du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a annoncé son annulation à travers un communiqué diffusé à l’ORTM. Selon ce communiqué, l’annulation de ce récent concours serait liée au démantèlement d’un « réseau de fraude » dans le processus du recrutement de ce concours. S’agit-il d’un premier pas significatif vers un changement positif au Mali ?
« Découverte d’un vaste réseau de fraude »
Il n’échappe à personne que la transparence et l’équité dans le recrutement constituent des éléments essentiels pour assurer la confiance du peuple dans le gouvernement et dans l’administration publique.
En effet, les circonstances qui ont conduit à l’annulation de ce concours de recrutement n’ont pas été spécifiées dans l’annonce du ministre. Mais il pourrait s’agir de divers facteurs tels que des problèmes logistiques, des irrégularités dans le processus de recrutement, ou toute autre situation imprévue qui compromettrait l’intégrité du concours.
Dans son communiqué, le ministre a toutefois annoncé la « découverte d’un vaste réseau de fraude » dans le processus. Il a ainsi promis d’organiser un autre concours « crédible » dans un bref délai.
Un pas vers le Mali Kura
En effet, cette annulation du concours de recrutement dans la fonction publique de l’État pourrait causer des désagréments pour de nombreux candidats qui s’étaient préparés pour ces concours. Elle pourrait également soulever des questions sur la transparence et l’équité des processus de recrutement dans la Fonction publique malienne.
Par conséquent, elle peut être considérée comme un premier pas vers un Mali nouveau, caractérisé par la lutte contre la corruption et la promotion de la transparence. Cela montre que des actions sont entreprises pour rétablir l’intégrité et l’équité dans les processus de recrutement au sein de l’administration publique malienne.
En prenant des mesures concrètes pour identifier les responsables de cette fraude, renforcer les procédures de recrutement et restaurer la confiance des citoyens, le Mali peut s’engager sur la voie d’une administration publique plus juste et transparente. Cela peut également être perçu comme un signal fort envoyé à l’ensemble de la population, démontrant la volonté des autorités de la transition de lutter contre les pratiques corrompues et d’établir un système fondé sur des principes d’équité et d’intégrité.
Prendre des mesures pour enquêter
Cet incident a suscité de vives réactions au sein de la population malienne, qui réclame des mesures fortes pour lutter contre la corruption et assurer l’intégrité des concours de la Fonction publique.
Cependant, il est crucial que les autorités prennent des mesures pour enquêter sur ces allégations et pour garantir que les processus de recrutement soient menés de manière juste et conforme aux normes éthiques et légales. Il est également important que des mécanismes de surveillance et de responsabilisation soient mis en place pour prévenir de telles irrégularités à l’avenir, d’autant plus qu’il est dans l’intérêt de tous les citoyens maliens que la gouvernance publique soit transparente et intègre.
Pour cela, il est essentiel de renforcer la criminalisation de la fraude, en adoptant des lois et des règlementations qui criminalisent spécifiquement la fraude dans les recrutements. Il est également important de sensibiliser et de former les candidats sur les conséquences de la fraude sur leurs chances d’obtenir un emploi et sur l’intégrité du système de recrutement.
En mettant en place toutes ces mesures, le Mali pourra progressivement éliminer la fraude dans les recrutements et assurer l’intégrité et la transparence des processus de sélection dans la fonction publique de l’État et des Collectivités territoriales.
Bakary Fomba