Dans le cadre de la préparation du rapport du secrétaire général des Nations unies (Onu) concernant la revue stratégique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) demandée par le Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de paix effectue une visite de travail de deux jours dans notre pays. Jean-Pierre Lacroix a eu, hier, au département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, une séance de travail avec la partie gouvernementale conduite par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop.
Au terme de la rencontre de deux heures, le chef des opérations de paix de l’Onu a rappelé que cet entretien intervient après beaucoup de travail ces derniers mois. Selon lui, il s’agit de s’assurer qu’il y ait une synergie, une convergence entre les autorités maliennes et les Nations unies afin que le moment venu, les recommandations au niveau du Conseil de sécurité soient en phase avec les objectifs des autorités maliennes.
Jean-Pierre Lacroix révèlera avoir entendu une présentation du ministre Diop sur ses objectifs et priorités recouvrant largement ce que les Nations unies pensent être les siennes. «Ce qui est inscrit aujourd’hui dans le mandat de la Minusma est très encourageant. Je pense que nous allons continuer ensemble ce travail de manière à aboutir aux meilleurs résultats possibles», a-t-il apprécié.
Pour le secrétaire général adjoint de l’Onu, les deux parties ont besoin de marcher sur deux jambes. La première jambe, a-t-il expliqué, concerne l’appui, la bonne coordination et synergie avec le Mali. Et la deuxième jambe, a-t-il poursuivi, constitue le soutien des États membres qui décident de l’avenir de la Minusma, notamment les membres du Conseil de sécurité, les États contributeurs financiers, les États contributeurs de troupes.
«Il faut que nous travaillions ensemble pour que les deux jambes soient fortes, musclées et opérationnelles. C’est le sens de notre discussion d’aujourd’hui qui a été très productive », a déclaré Jean Pierre Lacroix tout en saluant la disponibilité d’ouverture de la partie malienne.
COORDINATION- Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a tenu à rappeler que les Nations unies sont présentes dans notre pays pour accompagner l’État à restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire. Et d’y améliorer la sécurité, les conditions de vie de la population.
«Dans ce cadre, comme le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, l’a indiqué, il est important que le travail de la Minusma soit bien aussi coordonné en complémentarité des efforts du gouvernement lequel n’est pas dans une position de spectateur », a fait savoir Abdoulaye Diop avant de mettre l’accent sur les efforts importants faits par l’État malien en termes de sécurisation avec des résultats sur le terrain. « Toutefois, cela ne veut pas dire que nous n’avons pas besoin d’être accompagnés ici et là. Nous avons juste indiqué que nous avons une ambition, une vision pour notre pays», a-t-il précisé.
Le ministre Diop est revenu sur les trois principes qui, déclinés par le colonel Assimi Goïta, doivent guider notre action avec l’ensemble des partenaires, à savoir le respect de la souveraineté de notre pays, le respect des choix stratégiques et des partenaires du Mali et la prise en compte des intérêts vitaux des Maliens.
«Si ces points sont pris en compte dans le cadre de l’échéance, cela nous permettra de pouvoir évoluer avec les Nations unies», a-t-il insisté. Et d’ajouter qu’autant le gouvernement et les Nations unies ont une responsabilité particulière et une plus haute priorité : la sécurité. Car, la sécurité des populations constitue la préoccupation essentielle et cette coopération avec les Nations unies ne sera jugée qu’à l’aune de l’efficacité ou en tout cas de l’amélioration que les deux parties peuvent apporter à la sécurité des Maliens.
Pour le chef de la diplomatie malienne, il existe beaucoup d’autres priorités qui s’articulent autour du processus politique, de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, de la question des infrastructures, de la contribution du développement économique du pays, des droits de l’Homme.
Mais aucune de ces priorités ne peut être envisagée en dehors d’un cadre de sécurité. «La sécurité demeure la priorité numéro un pour laquelle nous sommes engagés», a souligné le ministre Diop qui a, toutefois, reconnu qu’il y a une convergence dans la vision en espérant que les discussions dans les jours à venir aboutiront à des propositions devant aller sur la table du Conseil de sécurité. Toute chose qui doit permettre dans le futur immédiat de prendre des mesures idoines pour que la Minusma soit plus efficace.