Ce soir à 20 h, le Sénégal démarre la deuxième phase de la CAN-2023. Après trois victoires en autant de matches de poule, les Lions affrontent la Côte d’Ivoire, qualifiée comme dernier meilleur troisième après une première phase catastrophique.
Mais les hommes d’Aliou Cissé devront se méfier des apparences et prendre au sérieux une équipe revancharde qui vendra cher sa peau. Babacar Ndaw Faye est notre expert du jour pour analyser ce derby ouest-africain entre Sénégalais et Ivoiriens.
Pour le journaliste sportif, plusieurs motifs font que Sénégal doit appréhender ce match en faisant table rase de ce que la Côte d’Ivoire a montré depuis le début de la compétition. « Au coup d’envoi du match, le Sénégal arrivera avec plus de certitudes. C’est déjà un indicateur positif, qui permet d’aborder le match avec plus de sérénité. Mais cela ne voudrait surtout pas dire qu’il faut prendre l’adversaire de haut. La Côte d’Ivoire dispose d’un des plus riches effectifs de cette CAN, malgré son premier tour catastrophique. Sur un match de ce niveau, surtout avec tout ce qui s’est passé, elle est capable de rehausser son niveau et se mettre à la hauteur de l’enjeu. Je pense donc qu’il faudra respecter l’adversaire, mais sans le craindre, démarrer avec la volonté d’imposer sa suprématie et de le plonger très tôt dans le doute », explique BNF joint par Seneweb.
Pour lui, l’arrivée de Faé, le changement de stade, l’adversaire et même la qualification inespérée peuvent donner un regain de confiance aux joueurs ivoiriens. « L’effectif de la Côte d’Ivoire reste globalement de qualité. De grands joueurs peuvent toujours se mettre au niveau d’un match à enjeux et d’un adversaire qui motive. Affronter le tenant du titre, qui plus est dans un contexte de derby ouest-africain, ça suffit comme motivation. Le scénario de sa qualification fait également qu’on puisse penser que la Côte d’Ivoire ne peut plus faire pire. Après être sortie du purgatoire, elle est condamnée à réagir et aujourd’hui elle sera avec moins de pression que lors du match face à la Guinée équatoriale. Ici, elle ne part pas favori, le public comprendrait une élimination face au Sénégal et ceci peut aider à jouer libéré. Le fait de changer de stade également peut les aider, le stade de Yamoussoukro est plus petit, plus convivial, moins imposant que celui d’Ebimpé où ils ont perdu deux matches. Enfin, le changement dans le staff, généralement, ça produit un électrochoc au sein d’un groupe dans une mauvaise passe », ajoute le journaliste.
Cependant, malgré cette nouvelle dynamique enclenchée par le départ de Gasset et l’arrivée de Faé, la Côte d’Ivoire panse encore ses plaies, après la défaite humiliante face à la Guinée équatoriale (0-4). Et selon Babacar Ndaw Faye, c’est là où ça fait mal que le Sénégal doit rapidement appuyer pour pousser les Ivoiriens à retomber dans leurs travers. « Puisque c’est une équipe qui a été marquée psychologiquement, si on les fait douter d’entrée, en étant réalistes sur les premières occasions, ça peut faciliter la tâche aux Lions », conseille-t-il.
Le Sénégal devra-t-il donc jouer la prudence ou mettre la pression aux Ivoiriens dès l’entame du match ? À cette question, BNF nuance. « Si jouer la prudence c’est craindre l’adversaire, non. Il n’y a pas à le craindre quand on a l’ambition de garder son titre. Mais il faut le respecter, comme l’équipe du Sénégal l’a fait contre la Gambie, la Guinée et le Cameroun, avec une concentration maximale à tous les postes, des joueurs qui ne se contentent pas que de leurs tâches. La Côte d’Ivoire, je pense, va essayer de mettre beaucoup d’intensité en début de match, une forte pression et tenter de gagner les premiers duels physiques. Là, il faudra répondre présent et leur donner de quoi retomber dans le doute. Si on se procure très tôt de réelles occasions, je pense qu’ils hésiteront à sortir pour ne pas prendre une nouvelle rouste et chercheront plutôt à limiter la casse », dit-il.