Le Burkina Faso a reçu vendredi 25.000 tonnes de blé offert par la Russie au titre des 200.000 tonnes promises par le président Vladimir Poutine à plusieurs pays africains, a constaté un journaliste de l’AFP.
Vladimir Poutine avait annoncé lors du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en juillet 2023 qu’il allait livrer gratuitement dans les mois à venir des céréales à six pays africains, dont le Burkina Faso. Les cinq autres pays sont le Mali, la Centrafrique, l’Erythrée, le Zimbabwe et la Somalie.
« Nous recevons ce jour un don de 25.000 tonnes de blé de la Fédération de Russie (…). À travers ce don » elle « traduit sa réelle volonté d’accompagner les efforts des autorités » du Burkina Faso qui « traverse une situation humanitaire difficile consécutive à la crise » sécuritaire, a déclaré la ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire Nandy Somé Diallo, lors d’une cérémonie à Ouagadougou marquant la réception des céréales russes.
« Le gouvernement du Burkina Faso se réjouit » de ce « don inestimable dans la contribution de la prise en charge des personnes déplacées internes (par les violences jihadistes, ndlr) et des populations hôtes vulnérables », a-t-elle poursuivi, assurant que ces 25.000 tonnes de blé seront utilisés « à bon escient ».
Ce don « est un signal fort de la volonté du président » russe « de donner un élan dynamique dans la coopération avec le Burkina Faso, l’un de nos partenaires stratégiques sur le continent africain », a déclaré Alexeï Saltykov, ambassadeur de Russie en Côte d’Ivoire accrédité au Burkina Faso.
« Ce don ne doit pas s’inscrire dans un cycle infini de dons. Il doit nous interpeller sur le travail urgent, nécessaire et impératif pour le développement de nos propres capacités de production afin de rompre à jamais la dépendance alimentaire vis à vis de l’extérieur », a de son côté affirmé Karamoko Jean Marie Traoré, ministre burkinabè des Affaires étrangères.
La Russie a rouvert fin décembre son ambassade au Burkina Faso qu’elle avait fermée en 1992, poursuivant ainsi un rapprochement avec ce pays sahélien dirigé par un régime militaire issu d’un coup d’Etat en septembre 2022 et qui cherche à diversifier ses partenariats depuis sa rupture avec la France, ex-puissance coloniale.
La Russie profite également du désengagement français au Burkina, au Mali et au Niger également dirigés par des régimes miliaires, pour apporter un soutien en matière de défense à ces pays dans leur lutte contre les groupes jihadistes armés qui y sont très actifs et violents.