Bientôt deux ans que le Mali traverse une crise énergétique sans précédent, qui a déjà eu raison d’un ministre et de deux directeurs généraux de la société EDM sur fond de coupures intempestives devenues intenables pour l’économie malienne. Et, selon toute vraisemblance ça n’est pas demain la veille d’une solution, à en juger par les annonces et promesses de ces derniers temps. Alors qu’on leur avait promis la fin imminente des coupures sur les ondes de chaînes nationales, les Maliens attendent toujours l’avènement d’une lumière plus durable annoncé par la ministre de l’Energie et qui peine à pointer à l’horizon depuis bientôt 3 mois, de même qu’une certaine centrale nucléaire naguère miroitée aux Maliens. C’est dans cette atmosphère confuse que le PM est sorti de sa torpeur pour engager la responsabilité du président de la Transition. En s’exprimant pour une des rares fois sur la crise énergétique et comme par contrainte sur un sujet où il a longtemps observé un silence de cimetière, le chef du gouvernement de transition a rompu avec sa posture mutique pour rassurer que le problème d’EDM sera un mauvais souvenir. Ou du moins c’est l’assurance qu’il tient lui-même de son employeur, selon ses explications. Ce n’est qu’une question de semaines, a-t-il indiqué, en précisant au passage que des assurances lui viennent de la priorité accordée par le Président de la Transition Assimi Goita à la crise énergétique une priorité. «Le président peut se tromper mais sa volonté de réussir est intacte», a ainsi martelé le PM de rectification, qui ne manque plus d’occasion pour faire l’éloge de ses employeurs, en implorant la patience des Maliens. Et d’assurer que du carburant et des groupes électrogènes sont en train de venir.
Sauf que depuis cette sortie de Choguel, les observateurs avisés ne cessent de se chercher les motivations réelles de l’ex président du Comité stratégique du M5-RFP, après plus de trois mois d’indifférence. Et il n’en parle probablement que pour orienter toutes les attentes vers le Président de la Transition comme redevable de la solution magique à la crise énergétique.
Amidou Keita