L’AES a plusieurs vocations qui sortent au-delà de la lutte contre le terrorisme, a déclaré à Sputnik Afrique Idrissa Ouedraogo, directeur général de l’entreprise Burkina Meta.
Tout d’abord, la création de l’alliance permettra à ses membres de mieux exploiter les richesses du sol dans l’intérêt des populations.
“Le potentiel économique dormant ou mal exploité peut et doit sortir nos états de la pauvreté. C’est un engagement pour l’ensemble des chefs d’État de l’AES d’utiliser de façon rationnelle, de façon juste et au profit des populations, toutes ces ressources pour un développement harmonieux, équitable et durable”, a-t-il dit.
M.Ouedraogo a qualifié l’usage du franc CFA de “scandale” et de “honte”. Son abandon n’est qu’une question de temps et sera le “couronnement parfait de la vision que défendent en commun ces trois pays aujourd’hui”, a-t-il ajouté.
Vers un élargissement de l’Alliance?
“Les peuples d’Afrique sont fatigués du système de domination dans lequel ils se trouvent”, constate le chef de l’entreprise. Dans ce contexte, “l’élargissement de l’AES est une évidence”, souligne-t-il.
Et de poursuivre: “Les nombreuses idées progressistes qui se développent un peu partout en Afrique vont finir par imposer non seulement l’élargissement de l’Alliance des États du Sahel, mais la création d’un vrai espace réel de développement économique, social et culturel”.
“À l’opposé du G5 Sahel qui a été […] une machine de l’impérialisme, l’AES est une conception sincère, endogène, dans laquelle les peuples des trois états se reconnaissent, et donc ces peuples-là servent de socle, de garants pour la pérennité de la paix”, a noté l’homme d’affaires.
“L’AES est assise sur des bases solides. Vous avez par exemple l’adhésion populaire, qui est toujours un gage certain de la pertinence de la création de l’AES qui répond à une réalité”, a conclu Idrissa Ouedraogo.
Réunir les efforts pour combattre le terrorisme
La situation sécuritaire est au cœur de l’AES et les trois pays ont décidé de mutualiser leurs efforts pour mieux combattre les terroristes, a rappelé l’expert.
“On peut détenir la possibilité de traquer l’ennemi même au-delà des frontières, grâce à la mise en place de l’AES, parce que cela n’était pas possible avant, des opérations conjointes entre les armées des pays de l’espace de l’AES” a-t-il précisé.
Selon l’analyste, dans cette lutte il importe aussi de remonter à la source du problème et combattre la pauvreté qui pousse les jeunes à “adhérer à ce fléau”.