Dans son adresse à la nation à l’occasion du nouvel an 2024, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, colonel Assimi Goïta, a eu au soir du 31 décembre 2023 des mots heureux quant à l’avenir politique de notre pays. Ce n’est en effet pas sans raison qu’il a rappelé « Les multiples soubresauts politiques que notre pays a connus depuis l’avènement de la Démocratie (qui) ont indiqué à suffisance la nécessité de mener des réformes politiques: à l’issue des Assises nationales de la Refondation », « véritable exercice de diagnostic (au cours et à l’issue duquel) notre peuple a recommandé de mener des réformes politiques prioritaires, avant tout retour à l’ordre constitutionnel. » Rappel de bon ton qui commande l’impératif pour un futur politique meilleur : « En toute logique et pour ancrer une véritable démocratie au Mali, nous avons estimé que cette fois-ci, l’ordre constitutionnel désiré par les Maliens devrait être différent des autres et être apaisé et sécurisé. » Conséquence incontournable : « En application de cette vision, nous avons réussi collectivement, entre autres, à relire la Loi électorale, à créer un organe unique de gestion des Élections « l’Autorité indépendante de Gestion des Élections » et surtout à adopter une nouvelle Constitution, par référendum, consacrant la 4ème République, après tant d’échecs. » Clé de voûte de toutes les institutions de la Transition, colonel Assimi Goïta a judicieusement rappelé la satisfaction des conditions qui ont abouti à l’avènement de la 4ème République pour l’effectivité de laquelle « Au cours de l’année 2024, les efforts tendant à retourner à un Ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point. » Il s’agit clairement de rupture avec ce qui avait prévalu au nom d’une démocratie qui ne sait pas soucier de vertu chez les serviteurs de l’Etat qui ont été plutôt engagés dans les débauches de toutes natures durant plus de trente ans. Une démocratie de kleptomane et de criminels qui ont pillé la République, non sans briser l’épine dorsale de la nation, l’Armée nationale, avec les deuils que leur inconscience a engendrés chez les militaires comme chez les civils, et même chez le bétail et la volaille. Et quand les Assises Nationales de la Refondation ont été engagées le 11 décembre 2021, il existait au moins 250 partis politiques qui ont refusé avec l’entêtement du mulet d’y prendre part pour que jamais rien ne change. Et pourtant, durant trois décennies, les animateurs de ces partis politiques ont toujours été à ce que décrit parfaitement le tribun socialiste français, Jean Jaurès, comme des « rendez-vous de plaisir où abondaient, depuis bien des années, intrigants, financiers, chevaliers d’industrie, filles de joie… » Les mêmes en sont actuellement, à compter du 23 mars 2023 quand le Président de la Transition a reçu le rapport de l’audit minier, à jouer des coudes et des pieds pour devenir les nouveaux anges de la 4ème République, en passant par pertes et profits leurs crimes non soldés. Ils s’appellent ADEMA-PASJ, RPM et que savons-nous encore ? C’est toujours ainsi. Qui a oublié que dans le bureau du PDES d’Amadou Toumani Touré, un parti peu ordinaire, sinon un parti administratif, il y avait tous ces laudateurs, anciens ministres et fonctionnaires sans base politique, mais dès que le capitaine Amadou Aya Sanogo a surgi du bois pour chasser ATT, toute la bande qui jurait mourir pour lui l’a abandonné à son triste sort. Nous reviendrons sur eux. Citons seulement Bakary Togola de l’APCAM–et les lecteurs comprennent- qui était membre du Bureau du PDES d’ATT, vite devenu militant du RPM, jusqu’à la chute de IBK. Président Goïta, vous avez bien dit : « « En toute logique et pour ancrer une véritable démocratie au Mali, nous avons estimé que cette fois-ci, l’ordre constitutionnel désiré par les Maliens devrait être différent des autres… » ?
Amadou N’Fa Diallo