« Nous ne pouvions pas avoir de contact visuel (avec l’avion des garde-côtes), nous ont relaté les pilotes. Ils disent que c’est au moment même où les roues touchaient le sol ou étaient sur le point de toucher le sol qu’ils ont senti un impact », a déclaré ce porte-parole de la JAL, interrogé sur l’accident qui a fait cinq morts parmi les six personnes à bord du Bombardier Dash 8 heurté. « L’un des trois pilotes nous a dit avoir vu un objet juste avant l’impact », a-t-il ajouté.
Mardi à 17h47 (9h47 à Paris), alors que la nuit était tombée sur la capitale japonaise, le JAL516 en provenance de Sapporo, dans le nord de l’archipel, est entré en collision à l’atterrissage avec un plus petit appareil. Celui-ci s’apprêtait à décoller vers la péninsule de Noto (centre) où s’est produit un terrible séisme lundi.
L’impact a provoqué une impressionnante explosion et l’Airbus A350-900 a immédiatement pris feu, s’immobilisant quelques centaines de mètres plus loin sur le côté de la piste. L’ensemble des passagers et membres d’équipage de l’appareil ont été évacués avant que cet avion de ligne ne soit complètement détruit par les flammes.
Désaccord sur les autorisations de présence sur la piste
À l’inverse, un contrôleur aérien aurait demandé à l’avion des garde-côtes d’attendre à l’écart de la piste, selon la chaîne de télévision NHK citant une source au sein du ministère nippon des Transports. Mais, là où l’enquête se corse, c’est qu’un responsable de ces garde-côtes prétend l’inverse. La pilote de l’appareil aurait déclaré, après l’accident, qu’il avait obtenu l’autorisation de décoller.
Le bilan humain est une anomalie statistique
Concernant l’accident en lui-même, le porte-parole de la JAL a par ailleurs précisé que les pilotes n’ont pas tout de suite compris que leur avion avait pris feu. « À l’inverse des véhicules, ils n’ont pas de rétroviseurs. Quand le feu a pris, ils ne pouvaient pas le voir depuis le cockpit. C’est le personnel de cabine » qui les a prévenus. Selon la NHK, ils n’ont pris connaissance de l’incendie que lorsque le chef de cabine leur a demandé l’autorisation d’ouvrir les sorties de secours.
Dix-huit minutes se sont écoulées entre l’impact et le moment où la dernière personne, le commandant de bord, s’est retrouvée sur le tarmac. « Je suis surpris qu’ils (les passagers) soient sortis de l’avion sans égratignure en raison de la puissance de l’impact. Quand nous modélisons ce genre d’accident sur une piste, nous partons du principe que les deux avions vont être détruits et qu’il y aura beaucoup de victimes », a commenté Guido Carim Junior, un expert de l’Université de Griffith en Australie.