Dans le cadre de la Campagne des “16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles” que le Mali célèbre chaque année du 25 novembre au 10 décembre, l’APDF, en partenariat avec Unicef et ONU-Femmes, a remis des kits aux adolescentes et jeunes femmes de ses localités d’intervention (Bamako, Nioro du Sahel, Mopti et Ségou) pour leur réinsertion socio-économique. La cérémonie s’est déroulée le 8 décembre dans la salle de conférence de la Maison des aînés sous la présidence du ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Coulibaly Mariam Maïga.
C’est devant un parterre de personnalités que cette activité s’est déroulée. Outre la ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Coulibaly Mariam Maïga, on pouvait noter au présidium la présence du représentant du maire de la Commune IV, de la représentante résidente de l’ONU-Femmes au Mali, Marie Goreth Nizigama, et celui de l’Unicef Thierno Diallo.
En remettant ces kits d’insertion socioprofessionnelle, la présidente de l’APDF Mme Diawara Bintou Coulibaly a rappelé que cette initiative a pour but de contribuer à l’élimination des violences à l’égard des femmes. Elle vise non seulement à permettre aux adolescentes et jeunes femmes bénéficiaires d’être autonomes pour mieux jouer leur rôle et responsabilité, mais aussi à contribuer à traduire en acte concret la promotion du genre à travers leur autonomisation et leur participation dans les prises de décisions aux niveaux familial et communautaire. Ainsi, 22 groupes de femmes ont bénéficié des matériels de coupe et couture, 60 groupes de femmes et 100 femmes ont reçu des kits en tatouage.
La présidente nationale de l’APDF a saisi cette opportunité pour rappeler que les festivités de cette année sont réalisées par l’APDF en partenariat avec Unicef et ONU-Femmes à travers la remise officielle des kits aux adolescentes et jeunes femmes de nos différentes localités d’intervention (Bamako, Nioro du Sahel, Mopti et Ségou) pour leur réinsertion socio-économique. Des partenaires avec lesquels de nombreuses activités ont été réalisées qui ont permis d’atteindre des résultats probants à travers la mise en œuvre des projets intitulés : “Protéger les droits des filles au Mali en mettant fin aux mutilations génitales féminines (MGF), mariage d’enfant et autres formes de violences basées sur le genre (VBG) adaptées au contexte de Covid-19 dans 51 villages du cercle de Nioro du Sahel et le district de Bamako”.
S’y ajoute le projet “Prévention et réponse aux violences basées sur le genre (VBG) avec focus sur les mariages d’enfant et les violences sexuelles dans la région de Mopti” (communes de Mopti, Sio et Socoura) et 10 sites de déplacés. Ces deux projets ont été mis en œuvre en partenariat avec Unicef. Elle a ajouté que l’ONU-Femmes a subventionné l’APDF à travers le pilier 6 de l’Initiative Spotlight relative au soutien aux mouvements féminins. Ce projet s’intitule : “Renforcer l’autonomisation des femmes/filles et la lutte contre les violences faites aux femmes et filles, y compris les VBG et pratiques néfastes pour influencer et faire progresser efficacement l’agenda sur l’égalité de genre”. Il intervient dans le district de Bamako, régions de Ségou (cercles de Ségou, Barouéli, Niono, Macina, Tominian, Bla et Markala) et de San (cercle de San, communes de Somo, Téné et Sy).
Commissaire divisionnaire Kadiatou dite Kady Tounkara : lauréate du prix Fatoumata Siré Diakité
Cette célébration a été mise à profit pour attribuer le prix Fatoumata Siré Diakité du nom de la défunte présidente fondatrice de l’APDF. Cette récompense première du genre est revenue au commissaire divisionnaire Kadiatou dite Kady Tounkara, ancienne commandante de la Brigade des mœurs pour ses œuvres, son engagement et sa détermination à soutenir les femmes/filles survivantes de VBG.
La ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille a rappelé que le thème de la campagne : “Rôle et responsabilité des femmes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et filles en période électorale” vise à mobiliser les acteurs clés et les communautés pour faire connaitre les sévices subis par les survivants (es) afin que les actions individuelles et collectives de prévention et de prise en charge soient prises.
“Le choix de ce thème est d’une importance capitale, car il s’agit pour nous d’inciter les acteurs et les communautés à plus d’engagement en faveur des actions pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles au Mali en général, et en particulier mettre fin aux violences dont elles sont victimes en période électorale. Nous en appelons à toutes les sensibilités d’œuvrer davantage pour l’égalité des sexes et l’accès équitable des femmes aux instances de prise de décision à tous les niveaux”, a déclaré la ministre.
Des chiffres alarmants
Pour la patronne du département en charge de la Promotion de la femme, pour ce qui est de notre pays, les chiffres sont alarmants. “Les tendances des incidents de VBG n’ont pas cessé de progresser au fil des années. Les cas de coups et blessures et les dix cas d’assassinats de conjoint(e)s rapportés en 2022 et 2023, des cas de viol souvent sur des petites filles dont la plus jeune est âgée de dix mois enregistrés au Mali, pour ne citer que ceux-ci, confirment le constat de prévalence accrue des différentes formes de violences. En effet, en 2022, 14 264 cas ont été enregistrés par le système de gestion de l’information sur les violences basés sur le genre (GBVIMS). Selon la même source, de janvier à septembre 2023, 8653 cas ont été rapportés dont 24 % sont des agressions physiques suivies des cas de viol (21 %). Parmi ces cas, 96 % sont des femmes dont 36 % sont des filles”, a révélé la ministre. Et de remercier l’APDF et ses partenaires pour cette action.
La représentante de l’ONU-femmes et celui de l’Unicef ont fondé beaucoup d’espoir sur ce programme de réinsertion. “Les femmes et les filles qui sont à l’honneur méritent que nous leur portions toute notre attention et notre soutien.
Les kits qu’elles vont recevoir leur donneront la possibilité de développer une activité professionnelle qu’elles ont choisie, dans une filière porteuse, et ainsi lutter contre les stigmatisations, prospérer et gagner en autonomie, tout en contribuant activement à la vie de leur communauté. Nous leur souhaitons d’en faire bon usage”, a soutenu Thierno Diallo, représentant adjoint OIC-Unicef au Mali.
Kassoum Théra