Le calme sur le front de la lutte anti-terroriste avec des victoires de nos forces de défense impose une stratégie devant instaurer une paix définitive sur l’ensemble du territoire malien.
-maliweb.net- Même si les attaques terroristes ne sont plus perpétrées avec la fréquence d’auparavant, l’insécurité aggravée demeure une réalité sur de vastes pans du territoire national. Et cette insécurité est devenue plus que préoccupante par son lot d’explosions d’engins improvisés avec son cortège de victimes. Ce qui fait que, de façon régulière, l’on signale des cas de véhiculés ayant sauté sur ces engins de la morts dans diverses contrées, en particulier dans le centre et le septentrion du pays.
Or, faut-il rappeler que c’est le contexte de crise sécuritaire aggravée et de nombreux problèmes de gouvernance qui ont pu expliquer les événements du 18 août 2020. Et, les militaires qui ont pris le pouvoir avaient alors promis qu’ils allaient agir pour que cette insécurité meurtrière devienne rapidement un triste souvenir. C’est dans ce sens que, aussi bien au Mali ou au Burkina Faso, tous les regards sont braqués sur le front sécuritaire et le péril terroriste pour assister à un léger mieux. Celui-ci est caractérisé surtout au Mali par un recul de la menace terroriste. Ce qui se justifie par les efforts énormes déployés par les plus hautes autorités de la Transition, en particulier dans le domaine de la défense du territoire. Le tout couronné par une montée en puissance de feu et de frappes de l’Armée malienne, qui n’a cessé d’administrer, depuis plusieurs mois déjà, de lourdes pertes aux groupes armés terroristes. Ces derniers ont, selon les explications de la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA) sont suffisamment mis en débandades et tentent de s’infiltrer dans les masses laborieuses pour renforcer le grand banditisme.
C’est ce contexte qui instaure une forte accalmie largement profitable pour le gouvernement, à travers par exemple un réveil des mécanismes de mise en œuvre « intelligente » de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Car, tous les observateurs reconnaissent que l’application de cet accord piétine dangereusement et ses principaux acteurs semblent s’inscrire dans un laxisme préjudiciable à l’instauration d’une paix durable. A titre d’exemple, pourquoi le ministère de la Réconciliation ne met pas à profit ce temps où les rapports de force semblent être en faveur de l’Etat malien pour activer ses réseaux de dialogue et de sensibilisation pour promouvoir le vivre-ensemble ? Quid des initiatives de prendre langues avec des acteurs locaux proches des groupes armés terroristes dans le centre et le nord du pays ? Que dire de la léthargie dans laquelle est tombée le Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord (CSA) ? Sans omettre de signaler que le processus du DDR semble s’embourber dans les dunes de sables des environs de Gao, Tombouctou et Ménaka.
Par ailleurs, l’on se demande pourquoi les autorités gouvernementales n’explorent pas les pistes de bons offices en direction des chefs terroristes maliens. Il urge, conformément au principe du bâton et de la carotte, faire diligence pour actionner tous les leviers du dialogue inter et intracommunautaire, mais aussi d’échanges avec des milieux inféodés à l’économie criminelle pour asseoir les bases d’une paix définitive dans le pays. Et le plus tôt sera le plus stratégique, dans l’intérêt exclusif des populations. C’est dans ces conditions que le pouvoir de transition donnera plus de chances à la réussite des futures échéances électorales !
Boubou SIDIBE