Au Mali, le 7 novembre dernier, un véhicule de journalistes avait été attaqué entre Gao et Ansongo, dans le nord du pays. Le journaliste Abdoul Aziz Djibrilla, de la radio Natta, avait été tué au cours de l’attaque, et deux autres confrères de Radio Coton enlevés. Saleck Ag Jiddou et Moustapha Koné sont toujours captifs aujourd’hui.
Il n’y a eu aucune revendication. Les jihadistes du Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) liés à al-Qaïda, mais aussi ceux du groupe État islamique sont présents dans cette partie du territoire malien.
La piste crapuleuse ne peut également pas être écartée.
Près de trois semaines après les faits, l’association Reporters Sans Frontières (RSF) demande aux autorités maliennes de transition de ne pas passer sous silence l’assassinat d’Abdoul Aziz Djibrilla et de tout mettre en œuvre pour que les deux journalistes enlevés soient retrouvés.
« Nous interpellons les autorités maliennes dans un contexte où les journalistes locaux sont les derniers remparts, disons, d’une sorte de désertion totale du droit à l’information dans le Sahel, et y compris au Mali. Pour nous, il est important que la protection des journalistes soit un enjeu majeur, notamment pour ceux qui exercent dans cette zone et ils doivent impérativement bénéficier de cette protection », a déclaré, à RFI, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, à Dakar.
RSF demande aussi aux autorités maliennes « de ne pas passer sous silence l’assassinat d’Abdoul Aziz Djibrilla, de le dénoncer publiquement, d’ouvrir une enquête et de trouver les responsables. Mais aussi de prendre les dispositions nécessaires pour que les deux autres journalistes, Saleck Ag Jiddou et Moustapha Koné, soient retrouvés, parce que cela fait trois semaines. Rester silencieux sur un drame similaire nous semble problématique ».
SOURCE: RFI