La visite du chef de l’État nigérien s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre les deux États. Le Mali et le Niger, confrontés tous les deux à des défis sécuritaires, traversent une période de transition et sont liés depuis le 16 septembre dernier par l’Alliance des États du Sahel
Le chef de l’État du Niger, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général de brigade Abdourahamane Tiani, a réservé sa première sortie officielle à l’extérieur à notre pays. C’est à 9h50 que l’avion de commandement du dirigeant nigérien s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international du président Modibo Keïta Sénou.
Il a été accueilli par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta en présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, de plusieurs membres du gouvernement, des autorités administratives, politiques et coutumières de Bamako ainsi que du corps diplomatique constitué.
Le chef d’État nigérien était accompagné d’une forte délégation comprenant cinq ministres dont le chef de la diplomatie nigérienne, Bakary Yaou Sangaré et le ministre d’État en charge de la Défense, le général Salifou Mody. Après la cérémonie protocolaire et l’intonation des hymnes nationaux, les deux chefs d’État se sont maintenus constamment en tête-à-tête dans le salon présidentiel de l’aéroport. Ensuite, le cortège présidentiel a mis le cap sur le palais de Koulouba où les deux chefs d’État ont eu un autre tête-à-tête, suivi d’une séance de travail élargie aux deux délégations.
À l’issue de ces travaux et du déjeuner, le général Abdourahamane Tiani a indiqué à la presse que les raisons de sa visite au Mali sont multiples. «Je suis tout d’abord venu adresser ses remerciements au président Assimi Goïta et au vaillant peuple malien pour avoir fait de la conception du Mali une réalité», a-t-il déclaré.
Pour le chef d’État nigérien, c’est une occasion pour commencer la pacification du Sahel de façon générale. Il a remercié le Mali qui, le 31 juillet à travers une déclaration, a marqué son désaccord face à toute agression contre la République sœur du Niger. «Pour cela, nous ne pouvons qu’être reconnaissants et signifiant, de vive voix, nos remerciements au président Goïta et au vaillant peuple malien qui a fait preuve de résilience», a souligné le général Tiani.
«Nous sommes dans une zone commune qui a été consacrée le 16 septembre 2023, c’est-à-dire l’Alliance des États du Sahel», at-il rappelé. Avant d’ajouter qu’à travers cette Alliance, les peuples du Sahel, notamment du Mali, du Burkina et du Niger, affirment qu’ils ont pris conscience d’être sur la terre promise et que rien ne les détournera de leur objectif. Celui de faire de cette zone du Sahel non pas une zone d’insécurité, mais de prospérité.
ATTENTES DES PEUPLES DE L’AES– Le président Tiani assurera que cet objectif sera atteint avec le concours du peuple à travers la direction éclairée de certains dirigeants dont son «frère et ami Assimi Goïta». «Nous devons saisir la portée historique de l’acte qu’ils ont posé le 16 septembre», at-il ajouté. Selon le général Tiani, avec l’accompagnement des peuples du Burkina, du Mali et du Niger, ils ne failliront pas et ne reculeront devant aucune menace pour la réalisation du rêve du peuple qui a placé sa confiance en eux. Il a rappelé que le Niger fait face à une situation d’embargo.
Avant de saluer l’intervention des pays amis notamment le Mali, le Burkina. Mais aussi d’autres qu’il a évité de citer pour ne pas les mettre mal à l’aise face à certains États de la Cedeao qui, selon lui, ont choisi la voie « du déni de notre souveraineté, de notre indépendance et de notre capacité à choisir par nous-mêmes ce qui est bien pour nos peuples». «Nous souhaitons avec l’aide de Dieu que les peuples qui nous ont fait confiance ne regrettent pas cette confiance placée en nous», a souhaité le général Tiani, qui assure qu’ils feront tout pour répondre aux attentes des peuples de l’Alliance des États du Sahel.
Même s’il reconnaît qu’il est déjà acquis, Abdourahamne Tiani a sollicité de vive voix le soutien du Mali, du Burkina et des autres pays pour que l’embargo qui frappe le Niger soit levé. Selon lui, l’objectif de l’embargo était d’exercer une pression sur les autorités, mais c’est sans tenir compte du fait que c’est plutôt le peuple qui souffre. «Nous en sommes conscients et c’est pourquoi, nous sommes disposés à échanger, à négocier mais avec des gens qui sont animés de bonne volonté, sincères, qui ont le souci des peuples africains», a-t-il insisté.
Pour le chef d’État nigérien, le Mali a ouvert la voie. «Les peuples africains comptent sur nous pour montrer que cette voie, que nous avons décidé de en toute souveraineté, en marchant de nous-mêmes, sans qu’on ne pense que nous ne pouvons le faire que lorsqu’on nous tient la main.» , soit celle du salut pour les peuples africains», at-il espéré. Il a remercié le peuple malien résilient, digne et souverain.
Avant de se réjouir du soutien et de la détermination des autorités et du peuple maliens à cheminer avec ceux du Niger. Il s’est dit réconforté de savoir que son pays peut compter sur le soutien du Mali quels que soient les obstacles. Le général Tiani a profité de cette visite pour rencontrer la communauté nigérienne établie au Mali. Après Bamako, la délégation du chef d’État nigérien s’est rendue à Ouagadougou au Burkina Faso.
Dieudonné DIAMA