C’est une double sanction pour des milliers d’enfants Burkinabés privés de l’aide française. En cette journée internationale des droits de l’enfant, lundi 20 novembre 2023, les ONG implantées notamment au Sahel tirent la sonnette d’alarme. La fin de l’aide publique au développement, que la France leur versait, va mettre en danger des milliers d’enfants. Un comble alors qu’Emmanuel Macron voulait placer son deuxième quinquennat sous le signe de la protection de l’enfance. La trentaine d’associations françaises présentes au Burkina ne pourra en tout cas pas tenir longtemps sans une remise en question de la politique de la France au Sahel.Que la France cesse d’aider l’État burkinabé, les ONG le comprennent. Mais que la France cesse d’aider les ONG qui œuvrent directement auprès des populations, cela est beaucoup plus difficile à entendre, notamment pour celles qui prennent soin de dizaines de milliers d’enfants au quotidien. C’est le cas de l’association Asmae, l’association de Sœur Emmanuelle. Trois de ses programmes directement destinés aux plus jeunes sont touchés. « Ça veut dire plus de 11 000 enfants qui ne seront pas soutenus dans les prochaines années, explique son directeur, Adrien Sallez. L’arrêt annoncé de l’aide publique au développement, ce sont des projets qui sont annulés et des nouveaux projets qui n’existeront jamais. »
Les enfants déplacés parmi les plus directement touchés
Les enfants sont les premières victimes du désengagement français au Sahel selon Adrien Sallez, qui précise que les mineurs les plus en danger se retrouvent le plus exposés. « Il y a une forme de double peine. D’une part ce sont des enfants extrêmement vulnérables, notamment ceux qui sont des déplacés internes qui ont fui les groupes armés dans leur village. Et en plus, les projets qui sont menés aujourd’hui pour soutenir ces enfants, leur permettre d’accéder à leurs droits, vont être arrêtés. » L’AFD, l’agence française de développement, soutenait 43 projets l’année dernière au Burkina Faso. Contacté à ce sujet, le Quai d’Orsay n’a pas souhaité préciser la position française.